Entre enclave Russe et bunker d’Hitler

25 avril

Toute grosse nuit de récupération, je me suis écroulé à 21h30, sans même savoir si l’Union Saint-Gilloise était en tête du championnat, pour m’éveiller à 6h30, hormis un petit lever habituel où il ne me semble pas m’être réveillé.

Après le petit déjeuner, je suis en route à 8h45. Le ciel est couvert les 20 premiers kilomètres, et puis petit à petit, il s’ouvre, et il s’ouvrira tellement qu’il n’y aura plus aucun nuage le restant de la journée.
Autant profiter de cette aubaine pour tenter d’allonger la foulée. Je me dis que je pourrais peut-être être cet après-midi à Suwalki, non loin de la frontière de la Lituanie. Néanmoins, il fait bien plus frais qu’hier et je roule avec mon thermique sous le training, tour de cou en place…

C’est encore la région des cigognes, mais c’est aussi la région des lacs. La route serpente à côté de certains, passe entre deux autres, dans des paysages absolument magnifiques. Sur le bord de la route, on croise régulièrement des stèles avec des rubans multicolores.
Après 40 kilomètres, je fais une petite pause, et je me ravitaille dans un petit magasin, un des rares vus sur le trajet.

C’est au kilomètre 80 que je m’arrête dans une station service pour m’acheter un hot-dog, qui semble une spécialité locale. Je reste trois quarts d’heure pendant lesquels le vélo bien orienté effectue une recharge express.
Sur le bord de la route, des affiches électorales que j’ai déjà vues jusque dans l’ouest de la Pologne. C’est bientôt les élections pour la présidence.

Ma route se situe entre la frontière avec la Russie, puisque l’enclave de Kaliningrad se trouve à ma gauche, tandis qu’à droite, un certain nombre de mémoriaux de la Seconde Guerre mondiale, sachant qu’au début de mon trajet, je suis passé à côté du bunker qu’Hitler a occupé pendant trois ans.

Je décide de faire les cinquante derniers kilomètres sur la route principale, qui est bien large et pas très encombrée. De temps en temps un camion, bien sûr. Le problème, c’est le même depuis le début de la journée, c’est ce vent de trois quarts face qui est usant et qui s’amplifie lorsque un camion vient à contre-sens. Ce qui est sport, ce sont les travaux qui réduisent à une bande, avec feux tricolores. Dès que le feu est vert il faut s’élancer en espérant être sorti avant que le flot ne démarre en face.

Il est un peu plus de 16 heures lorsque j’arrive à Suwalki. Je m’arrête à l’entrée de la ville pour me choisir un petit hébergement, ce qui est chose faite dans un spot tout à fait magnifique, à côté d’un lac, un de plus.

Malgré les 140 kilomètres au compteur, la jauge de la batterie est à moitié. Il n’empêche, pour faire l’étape de demain, la recharge sera nécessaire ce soir. Comme les soirs précédents, le soleil d’avril est encore un peu faible.

Je ne vous ai pas encore parlé de M. Zen, qui est ce petit Bouddha Thaï, qui a été le témoin des travaux de transformation des locaux de l’association Re-Source. Il avait envie de voyage et a donc demandé à m’accompagner. Il trône sur l’avant du vélo depuis Bruxelles. C’est mon compagnon de route, je lui confie des choses. Il m’en confie aussi, je me sens moins seul avec lui.

Aujourd’hui, il m’a alerté qu’à cause de certaines routes doum-doum que nous avons eues au début de l’étape, il était presque en train d’être éjecté de sa position. Je lui ai donc installé une ceinture de sécurité. Il a l’air d’être content de la vue qu’il a ce soir.

Et après une bonne nuit, nous repartirons demain.

Photos sur Bike2Shanghai by Claude BROUIR | Polarsteps


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Alain Bonus

Et donc tu sais que l’Union a gagné hier à Bruges. 💪😅