En route plein nord de la Lituanie

29 avril

Je suis prêt à démarrer à 8h30. Tomas a fait l’effort de se lever malgré que son activité professionnelle calée sur les Etats-Unis se passe de 16h à 2h du matin. Les adieux sont un peu émouvants, tant ce fut une chouette rencontre. Dès lors j’en oublie à peu près tout au démarrage, je n’allume pas la balise, je ne remets pas le compteur du vélo à zéro et je n’enclenche pas ma montre. Seul Komoot pour m’indiquer la route démarre très bien.

Sortir d’une ville est toujours une petite épreuve mais ici tout se passe bien. Malgré un « raidar » qui avait déjà bien entamé la batterie (les villes sont souvent souvent dans un fond et donc pour en sortir la route s’élève).

Au fur et à mesure des premiers kilomètres je me rends compte que la balise n’est pas connectée, je la connecte, que ma montre n’est pas démarrée, je la démarre et pour le vélo, eh bien plus possible je laisse aller.

Aux alentours du 15e kilomètre une voiture vient à ma hauteur, baisse la vitre et une jeune dame me dit « You are amazing ». Elle me dépasse, s’arrête un peu plus loin et m’offre des fruits, une pomme et une poire. Elle flashe le code QR et me dit je vais vous suivre « You are amazing ». J’espère qu’elle verra ce post et m’enverra le selfie qu’elle a fait: je n’ai pas eu le réflexe d’en faire un moi-même ni de lui demander son prénom.

L’itinéraire validé par les planificateurs vélo me fait prendre la A14 qui monte vers le nord de la Lituanie. Or au moment où je veux la prendre, un panneau « interdiction aux vélos » ne laisse aucun doute sur le fait que je dois trouver une autre solution. Heureusement pendant une quinzaine de kilomètres il y a une voie parallèle, parfois en mauvais état mais globalement satisfaisante. Puis plus de solution, de nouveau la grand route et de nouveau le même panneau. Je remarque alors sur la carte qu’en m’écartant de quatre kilomètres à gauche j’ai ce qui est la voie cyclable LT2 qui passe par une route plus tranquille. Je la prends jusqu’au 80e kilomètre, il en reste 35 et là de nouveau le chemin me ramène à cette grande route. Mais cette fois plus de panneau d’interdiction dès lors je peux la prendre. C’est une voie assez rapide, deux bandes, récente donc impeccable qui dispose d’une petite bande d’arrêt d’urgence incomplète pour un véhicule. Cette bande serait suffisamment large pour un vélo normal mais elle est trop étroite pour le mien. Dès lors comme il y a une bande rugueuse qui délimite le côté droit il faut, lorsqu’il y a des voitures qui arrivent derrière moi, que je passe les roues droite et arrièreà droite de la bande rugueuse, en laissant la roue gauche à gauche… Il y a quelques centimètres de chaque côté, il ne faut pas dévier de la trajectoire sinon c’est vibration à gogo. Néanmoins la circulation n’est pas intense et il m’arrive souvent de pouvoir rester sur la route et de ne m’écarter que lorsque je vois dans mes rétroviseurs arriver un véhicule.

J’arrive à Utena où je reçois quelques gouttes de pluie, les premières du voyage mais qui ne font que passer. Je rejoins ensuite le petit hôtel que j’ai réservé en me demandant d’ailleurs s’il existe puisque l’adresse que Booking a donné est en fait un lot de garage situé à un kilomètre de l’emplacement proprement dit.

La météo a été mitigée aujourd’hui avec comme on dit en Belgique alternance de passages nuageux et de périodes ensoleillées et, avec au final 115 km au compteur, vent de trois quart face, le niveau de la batterie est assez bas.

Je négocie dès lors la possibilité de me brancher pour recharger, opération qui n’aura pas été simple avec la réceptionniste, mais on a fini par trouver un accord. L’hôtel dispose d’un restaurant ce que j’avais évidemment pointé sur Booking… mais il est fermé. Dès lors je recours à un plan B: faire livrer une pizza car je n’ai pas trop envie de me remettre en route à vélo ou à pied après cette journée.

Demain passage en Lettonie, avec quelques surprises… Ecoutez Bel-RTL à 9h50 !

Photos sur Bike2Shanghai by Claude BROUIR | Polarsteps