23 mai

Hier, j’ai rejoint ma tente afin d’être couché à 22h et je crois que je me suis endormi directement. A 1h du matin, je suis éveillé par un besoin pressant, par les démangeaisons des piqûres d’insectes qui m’ont mangé en 10 minutes pendant le montage de la tente, et par, non pas le froid, mais plutôt l’humidité. Je descends me réchauffer à la station jusqu’à 1h30. Je me remets au lit mais je tourne, je tourne, je tourne. A 2h30 je sors à nouveau et je constate qu’il ne faudra pas attendre 3h15 pour voir le jour se lever, il est déjà en train de poindre. Je reste à la station et à 3h je me dis, comme il fera clair et qu’il n’y aura pas beaucoup de monde sur la route, si je démarrais vers 3h30-4h. Je fais le compte de mes heures de sommeil et je me dis que la concentration sera difficile si je n’en ai pas un peu plus. Je sens le sommeil m’envahir vers 4h, je me couche à nouveau et c’est à 7h que je m’éveille. Petit déjeuner, toilette succincte, pommade sur les piqûres d’insectes. Puis je démonte la tente, je charge le vélo et une fois cela fait je me sens déjà fatigué. Je me dis que cette journée de vélo sera courte et que je n’irai pas plus loin que la ville annoncée hier qui se trouve à 45km. C’est un attroupement de russes qui accompagne mon départ un peu après 9h. Je me suis endormi rassuré parce que ce qui débute à la station c’est une deux fois deux bandes, mais je déchante assez vite. Au bout de quelques kilomètres on revient à la configuration d’hier, une bande dans chaque sens, assez large, mais sans véritable dégagement. Ce qui m’oblige à être sur la route et à une grande vigilance dans les rétroviseurs.

Les éléments en bord de route rappellent que nous sommes dans une région de forage pétrolier. Puis un peu plus loin, une nouvelle fois, un radar de vitesse. On m’a raconté qu’en Russie n’importe quel citoyen peut se rendre au bureau de police pour demander à en emprunter un, le mettre où il veut sur le bord de la route et flasher les véhicules et obtenir une commission sur les amendes infligées. Cette fois je m’arrête pour filmer le radar et le véhicule qui se cache un peu plus loin, qui est banalement un véhicule civil.

En deux heures je suis arrivé à Almetievsk, une ville de 150 000 habitants qui a été créée autour de l’exploitation pétrolière et qui est le siège de la société Tatneft. Je suis frappé de voir s’entremêler les logements et les usines avec leurs grandes cheminées.

Je me rends à un premier hôtel que j’avais pointé pour me rendre compte qu’il se trouve dans un bâtiment administratif, qu’il faut grimper au quatrième étage et qu’il n’y a pas de lieu sécurisé pour mon vélo. De plus on me demande de revenir deux heures plus tard. Dès lors j’en avise un autre également plein centre qui lui est au rez-de-chaussée avec une cour privée pour mettre le vélo. Et là je peux m’y installer de suite. Je prends la douche à laquelle j’aspire depuis hier. Je me rends tout à côté dans un restaurant géorgien pour faire un bon et vrai repas. Après cela je m’offre une sieste de deux heures qui fera du bien.

Je me mets ensuite en route pour visiter la ville, la place centrale avec la statue de Lénine et le théâtre où à 18h une représentation a lieu et où arrivent des gens de partout. Je constate que cette ville est équipée de pistes cyclables, c’est assez rare pour le souligner, que Tatneft est partout, qu’il y a des monuments aux morts gigantesques comme partout également et qu’elle dispose d’un parc rempli d’attractions pour les enfants. Comme c’est la journée où on se fait plaisir je m’arrête dans un café bien coté sur Yandex et déguster une pâtisserie.

Au passage je prends quelques photos des véhicules pour montrer les deux catégories qu’on retrouve ici. Il y a bien sûr les Ladas, la voiture du peuple, souvent très vieille, parfois plus récente ou tellement récente qu’elle s’appelle maintenant Chevrolet. Mais ce qu’on voit le plus ce sont de gros 4×4 qui sont totalement justifiés ici vu l’état des routes secondaires, principalement des asiatiques et notamment le gros 4×4 Toyota.

Cet après-midi j’ai été contacté par deux journalistes. Une journaliste locale qui m’envoie un petit film fait par un follower où on me voit arriver en ville. Je ne sais trop comment elle m’a retrouvé sur base de ce petit film. Elle me souhaite le meilleur pour le voyage.

Et puis la journaliste du JT de la RTBF qui a filmé le 21 avril et dont le reportage n’est pas passé à cause du décès du pape, m’indique que ce devrait être pour bientôt et me demande de lui envoyer une vidéo bilan du premier mois. Ce que je réalise et lui envoie.

J’espère une bonne récupération cette nuit afin de reprendre ma route vers Ufa avec une étape plus longue demain.

Photos sur Polarsteps