Début d’étape en fanfare

13 juin.

La soirée d’hier a été festive. Après un passage de 20 minutes au sauna, dont les pierres sont arrosées par de l’eau mais également par de la bière de Pavlodar, sont annoncées 5 minutes de pause sur la terrasse couverte, avec cette même bière comme rafraîchissement. Je n’en bois plus, mais tant pis, juste un verre ça rafraîchit par ces chaleurs. À ce moment-là arrive le repas du soir. Je comprends que le repas qu’on m’a servi à 16h, c’est parce qu’il pensait que je n’avais pas mangé le midi. Or, je m’étais restauré à 13h. Ça aura donc été 13h, 16h et 20h. Il y a toutes sortes de choses à manger. Avant le dessert, deuxième passage au sauna, cette fois-ci à la mode russe. Me voilà donc flagellé par des branches de feuilles tressées. Heureusement, ce n’est pas abrasif du tout, c’est plutôt doux. Je pense que celui qui m’initie a plutôt eu la main légère pour le coup. Il est 23h quand je me couche, et je me demande comment sera mon état de fatigue demain matin, même si le deuxième sauna a fait du bien.

Je suis étonnamment frais et nous prenons le petit déjeuner. Une fois l’ensemble chargé sur le vélo, je prends congé de mon hôte en le remerciant. Je prends la grande route et après quelques kilomètres, une voiture qui arrivait en face s’arrête et la personne traverse. Je reconnais le professeur d’anglais qui m’avait accueilli hier. Elle savait qu’on allait se croiser et était aux aguets. Elle me remet un badge de son établissement d’enseignement. Après une dizaine de kilomètres, je m’arrête pour vérifier que le nouvel emplacement que j’ai trouvé pour faciliter l’écoulement de l’eau au départ du camelback est bien sécure. Pendant que je fais ça, une voiture arrive, et bien sûr, elle se gare devant le vélo. Et en sortent trois personnes, une dame et deux jeunes gens. La jeune fille a un traducteur en main et me salue. Entretemps, il est arrivé une autre voiture derrière. Et là, surprise, en sortent cinq personnes en costume traditionnel avec des instruments de musique. Et voilà que sur le bord de la route, après avoir rangé correctement mon vélo, je bénéficie d’un concert privé, le troisième du voyage. Deux morceaux avec les instruments traditionnels. Mais c’est une énorme surprise. Quelques photos, et puis je peux repartir. Je me demande comment va se poursuivre la journée. Mais aujourd’hui, elle est peu hachée. Un ou deux arrêts pour des photos, tandis que je décline les offrandes de boissons, puisque ma remorque est complètement chargée. J’ai divisé mon étape en trois, et au kilomètre 41, je trouve une aire de pique-nique. Celle-ci est occupée par tout un groupe. Je ne sais évidemment rien faire d’autre que repartir avec un kilo supplémentaire de nourriture. Encore quelques belles pancartes d’entrée de village aujourd’hui. Et je fais ma deuxième pause au kilomètre 82, dans un arrêt de bus, où se trouvent également des ouvriers, du Fonds des Routes local, mais d’un autre district que Koktobe.

Côté animaux, après ceux d’hier, de gros insectes qui venaient s’écraser sur la visière de mon casque, que je suis très content d’avoir, aujourd’hui, ce sont des sauterelles qui apparaissent. Je les retrouve un peu partout, mais elles s’enfuient très rapidement, ce qui ne me permet pas d’en faire une photo. Au moment où je pense que je ne verrai encore de chevaux sauvages qu’en carton au bord de la route, voilà qu’un petit groupe se trouve à ma droite, en train de paître.

Après 123 kilomètres, j’arrive à Kourchatov, qui est une des raisons pour lesquelles j’ai pris cet itinéraire. Une chambre a été réservée dans l’hôtel qui reçoit les gens du monde entier pour visiter ce site particulier. L’hébergement m’est offert, sans que je sache par quelle intervention. Baptisée en l’honneur du physicien soviétique Igor Kourtchatov, la ville était le centre de commandement du polygone nucléaire de Semipalatinsk. Après l’arrêt des essais nucléaires et le démantèlement du site, la population de Kourtchatov a chuté de 20 000 à 8 000 habitants. Durant l’époque soviétique, Kourtchatov (désignée par son nom de code Semipalatinsk-16) était une ville fermée et l’un des endroits les plus secrets et difficiles d’accès d’URSS. Les installations nucléaires de Kourtchatov, notamment les dépôts de déchets nucléaires qui font courir une grave menace sur l’environnement, sont administrées par l’Institut de l’énergie atomique du Kazakhstan.

Je suis à une journée de route de Semei, éventuellement deux, mais je crains de ne pas trouver d’hébergement entre ici et la ville de destination. Ces deux jours ont en tout cas été un test de résistance aux grosses chaleurs.

Photos sur Polarsteps


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