14 juin.
Je sais que j’ai trois jours pour arriver à l’étape suivante, c’est-à-dire Semeï, à 136 km d’ici. Je sais aussi qu’il n’y a pas d’hébergement intermédiaire et qu’il faudra faire l’étape en une journée. Reste à choisir le bon jour. Ce samedi est annoncé avec une météo mitigée et de possibles orages. Je décide donc, après cinq jours roulés, de rester un jour de plus ici. Le directeur du Centre National Nucléaire, qui m’offre l’hospitalité dans son hôtel, me permet de rester une nuit de plus et je suis quasi seul dans ce grand hôtel de la période soviétique.
La matinée est consacrée à la paperasse, les e-mails, les paiements, les factures, la gestion des locataires et tout le reste. Grosse sieste bienfaitrice l’après-midi, puis je décide de partir en visite de cette ville particulière.
A la période soviétique, lorsque la ville comptait 20 000 habitants, ce devait être une ville magnifique dont on voit les restes. Une belle promenade aménagée le long de la rivière Irtysh, accessible à certains endroits pour la baignade. Une grande allée principale, bordée d’arbres, avec de part et d’autre des chemins piétonniers. Je suis frappé du nombre d’espaces verts, de plaines de jeux, d’endroits pour faire du sport, que je rencontre lors de ma promenade. Malheureusement, on se rend bien compte que réduite aujourd’hui à 6 000 habitants, la ville n’a plus les moyens d’entretenir tout ce patrimoine. Par ailleurs, les gros immeubles de la période soviétique sont aussi dans leur jus et manquent réellement d’entretien. Seuls les bâtiments publics sont en très bel état. Mais ils se trouvent parfois à côté de ruines, à l’abandon depuis des années, voire des décennies. Cela confère à la ville une drôle d’ambiance. Ambiance renforcée par le gris de cette journée et la présence de nuées de sortes de corbeaux noirs et gris, dont les croassements sont assourdissants. Et donc, si la promenade le long de l’Irtych, où je peux voir des troupeaux de chevaux sauvages est totalement bucolique, le contraste est fort avec certains parties de la ville. Il y dans cette ville a la fois le côté « La main au collet », sur la côte d’Azur, et de l’autre côté « Les oiseaux », deux films d’Alfred Hitchkock.
Je découvre au passage un certain nombre de commerces et services, des anciens éléments industriels. Je vois des vélos, en location ou en vente, et une école de musique où Isa pourrait travailler.
Un contraste très fort sera aussi la présence de cet écran LED géant face à la place principale, posée sur un bâtiment assez délabré.
Cette journée de repos aura en tout cas été particulièrement intéressante, même si le must aurait été de visiter le musée montrant ce qu’était cette ville forteresse à la période soviétique… mais les étrangers doivent introduire une demande de visite 10 jours à l’avance.
Demain, direction Semey, où j’ai trouvé un logement Airbnb, où les propriétaires mettent à ma disposition un garage pour stocker le vélo une semaine pendant l’escapade à Almaty, ainsi qu’une valise. Je pourrai donc dormir tranquille cette nuit.
Photos sur Polarsteps
Laisser un commentaire