Début des joyeuses entrées !

2 juillet

C’est donc le début d’une nouvelle étape du voyage, un mois en duo. Cette journée sera une journée test pour voir comment s’accordent nos rythmes respectifs. Je sais déjà que Sam est sur des standards de distance et de durée de roulage journalier plus importants que moi. Est-ce que mon rythme lui conviendra ? Est-ce que je vais pouvoir monter en puissance sans me mettre dans le rouge ? Cette journée assez longue, presque 140 km et quand même du dénivelé, 600 m, devrait être un bon test. Sam a pour référence l’heure de Pékin, sachant que malgré qu’il y ait 5000 km de latitude, l’heure en Chine est partout la même. Il considère donc que l’heure géographique ici au Xinjiang est deux heures plus tôt que l’heure réelle. Il a proposé de partir aujourd’hui à 10h parce que cela correspond en fait pour lui à 8h. C’est tardif pour moi qui pars d’habitude à 8h30 mais on verra. Sam a reçu le maillot du voyage et c’est comme équipe que nous faisons les photos de départ. En faisant le chemin de sortie de ville, je suis frappé par son niveau de développement. Cet endroit est sans doute le plus éloigné des trois grandes villes que sont Pékin, Shanghai et Canton, à 5000 km et on aurait pu penser qu’aussi éloigné, le niveau de développement serait faible. Au contraire, les bâtiments, les infrastructures, les voiries, tout est réalisé ou quasi. Nous disposons d’une voie cyclable aussi large qu’une bande de voirie jusque la sortie de la ville.

Il n’y a ensuite qu’un mot pour qualifier les routes que nous prenons: parfaites. Elles ont un dégagement très large, soit carrément une bande de circulation, soit au minimum 1m50. De plus, la circulation n’est pas très dense, c’est donc tout confort. Voilà que les premières voitures s’arrêtent et que nous recevons de l’eau, du jus, du café froid, etc. Je suis aussi frappé par la présence policière. De nombreuses voitures de police nous dépassent. À un moment donné, une s’arrête. Je subis un contrôle de passeport pour recevoir un « bon voyage ». Ensuite, avant un portique de péage, une policière nous arrête, mais c’est pour nous donner des boissons. Ce péage, nous le passons, à vélo, sans payer bien sûr, et nous engageons donc sur ce qui semble être une autoroute, sur laquelle il y a également un contrôle de trafic.

Au kilomètre 50, à une dizaine de kilomètres de Emin, une voiture noire se met à ma hauteur. La passagère baisse la vitre et je crois entendre « Claude »! Elle me demande en anglais si je veux bien m’arrêter. Elle m’explique qu’elle est de l’administration du comté d’Emin et qu’ils guettaient mon arrivée, parce que la presse l’a annoncé. Elle se dit très heureuse et honorée du fait que je passe par là et fait une demande pour que nous arrêtions à Emin pour prendre notre lunch et qu’ensuite je puisse répondre à une interview. On entre a Emin, et je retrouve les ambiances du SunTrip Chine de novembre: les échoppes, les scooters 50cc électriques qui ont remplacé les velos, les livreurs… On choisit donc un restaurant et Sam envoie la position. Elle et sa caméraman nous rejoignent. Une fois le repas terminé, interview dans le parc qui se trouve à côté avant un transfert vers un autre parc où se trouve le bâtiment administratif du comté d’Emin, où je reçois ainsi que Sam, un cadeau.

Partis à 10h, arrêtés 2h pour le lunch. Il est 14h lorsqu’on redémarre au kilomètre 65 de 135 et le dénivelé arrive seulement. Effectivement, le décor change. On se trouve dans un décor aride et maintenant vallonné avec des montagnes à gauche et à droite. La route est toujours aussi parfaite et peu fréquentée puisqu’elle est parallèle à la voie rapide. Si dans la vallée nous avions un vent de côté, nous sommes ici dans un couloir de vent portant qui est très aidant dans la montée. Grâce à cela, la vitesse de pointe monte à 30-35 dans la descente qui suit le sommet où je découvre des centaines d’éoliennes, descente pendant laquelle Sam se demande s’il m’a perdu. En fait, le mode de fonctionnement qu’il m’a proposé est que chacun soit assez libre et vive à son rythme. Lui, parfois, souhaite aller lentement et musarder et je le vois disparaître dans mes rétroviseurs. Puis il réapparaît et me dépasse parfois sans pédaler en usant de la gâchette qu’il peut bloquer en position on et il disparaît devant moi. À un moment donné, je le retrouve, il est sur le bord de la route et il fait une sieste. Je le dépasse et il me retrouvera plus loin. Sauf que j’allais tellement vite dans les derniers kilomètres qu’il pensait m’avoir perdu. Il me retrouve pratiquement au village qui est notre destination, très étonné que je sois déjà là. Au final, on se pose à 17h45 à l’hôtel après 142 kilomètres et une étape parfaite à 26 km/h.

C’était une journée test et elle est particulièrement positive pour les deux. C’est de bon augure pour la suite, même si, comme d’habitude… un jour à la fois.

Photos sur Polarsteps


Commentaires

Une réponse à “Début des joyeuses entrées !”

  1. Avatar de Stéphane Maillard
    Stéphane Maillard

    Hello Claude ! Belle journée de vélo. Sam transporte combien de batteries pour avoir cette autonomie avec un vélo qui ne semble pas très léger…?

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