Passeport, svp ! Heu ???

9 juillet.

Le plus dur le soir est de se décider à aller dormir et ne pas céder à la tentation des retransmissions des compétitions sportives à l’heure européenne. Pour le Tour de France passe encore, c’est fini à 23 heures. Mais Wimbledon, la session de l’après-midi commence à 21 heures, et ne parlons pas de la session du soir. Or Sam est un grand amateur de tennis. Hier on ne l’a pas faite trop longue.

Ce matin après le petit déjeuner, salé comme d’habitude, je quitte en premier cette chambre particulière. En effet le bloc sanitaire, à droite en entrant, a une entrée centrale, avec à droite le WC et à gauche la douche, mais toutes les parois donnant vers la chambre sont en verre, transparent. On voit donc l’autre lorsqu’il prend sa douche ou lorsqu’il est au wc. Bizarre, bizarre.

L’itinéraire du jour, 105 km, commence par la G216, où il y a quand même du trafic, mais un dégagement suffisant pour être totalement en sécurité. Puis nous avons identifié une route parallèle, qui elle devrait être bien plus calme, et c’est le cas. À un moment donné je peux saisir les images de la pulvérisation par drone dans cette région d’agriculture, où il y a également beaucoup de tracteurs, et surtout ces petits véhicules à trois roues, électriques, avec deux sièges devant et une benne à l’arrière, qui permet de transporter un peu, beaucoup, passionnellement ou à la folie. Les chargés vont trop lentement, je les dépasse, les vides vont trop vite, je ne peux pas les suivre, et parfois avec un chargement pas trop lourd, ils sont à la bonne vitesse et je peux me mettre dans l’aspiration.

Au kilomètre 43, on a la seule ville que nous avons identifié où on pourrait éventuellement manger. On a prévu de se retrouver là. Comme je constate qu’il est avant midi, je passe plutôt dans un magasin pour chercher des victuailles pour manger plus loin. En sortant, un véhicule de police m’arrête et me demande à contrôler mon passeport. Et là stupeur, en me rendant dans la poche où je le remets systématiquement, il n’y est pas. Je fais le tour de mes six sacoches et même de la boîte à provision, impossible de remettre la main dessus. Ça n’empêche pas les policiers de me dire « vous pouvez partir, bon voyage, mais retrouvez votre passeport, ça pourrait être utile. À ce moment-là, Sam arrive derrière moi, au moment où je suis en train de l’appeler par WeChat. Il me demande si tout va bien. Je lui dis non, catastrophe, j’ai perdu mon passeport. Il va alors dans la poche arrière de son maillot et me sort mon document officiel que le desk de l’hôtel avait gardé hier et que j’ai oublié de récupérer. Heureusement, en faisant son check-out, ils le lui ont remis. C’est la deuxième perte en deux jours, je l’avais déjà laissé chez un médecin hier à l’hôpital…

Nous poursuivons ensemble jusqu’au kilomètre 70 avec un changement de décor. Nous sommes dans un environnement désertique avec à droite une chaîne de petites collines. Pour le lunch, on se satisfait de biscuits, de cakes, d’eau et de café froid, enfin tiède, il fait 33 degrés. On se remet en route et comme d’habitude Sam prend de l’avance. Son vélo est plus léger que le mien, lui-même est 10 kg plus léger que moi, même si j’en ai perdu 5 depuis le début du voyage. Et puis il dispose de 3,6 kwh de batteries alors que moi je ne dispose que 2 kwh avec des batteries âgées. Je le vois donc disparaître devant moi jusqu’au moment où je découvre son vélo garé sur le côté tandis qu’il fait la sieste. Je poursuis donc jusque notre destination, le Xi’an de Jimsar, qui est sous administration de la minorité kazakh. Cela se voit immédiatement à l’entrée du somptueux hôtel réservé aujourd’hui (la chambre twin avec de petits déjeuners ayant un prix inférieur à 30 euros); en effet il y a des chevaux dans l’entrée.

Il est 15h30, on peut s’installer, prendre la douche et là Sam m’indique qu’il a trouvé ce matin après mon départ un petit boîtier électronique à côté de la prise de la salle de bains. Boîtier commandant l’opacité de la vitre entre la chambre et la salle de bains. On l’aura découvert trop tard.

Sam propose ensuite que nous allions voir un musée à 12 kilomètres de là. On prend donc un taxi pour découvrir le musée des routes de la soie. Je peux donc voir sur un mur entier que le trajet que je fais passe sur trois itinéraires des routes de la soie. C’est assez impressionnant à voir. Je suis assez ému de constater le chemin parcouru. Après ce premier musée super intéressant, on se rend ensuite sur le site d’un temple datant de plusieurs siècles. Il fait lui aussi l’objet d’un musée et autour du temple on a construit un bâtiment permettant de le sauvegarder et de le protéger. C’est gigantesque.

On peut ensuite rentrer à l’hôtel pour y prendre le repas.Comme on a fait l’impasse sur le lunch, Sam est affamé.

Voilà que s’achève une journée comme je les aime. Un départ pas trop hâtif, une étape pas trop longue même si c’est supérieur à 100 kilomètres. La possibilité de faire autre chose ensuite, et ici culturellement c’était très intéressant, et la possibilité de faire mes publications pas trop tard. Jour parfait sous le soleil, notre arrivée hâtive ayant permis une recharge complète des batteries pour demain. Batteries qui avaient été plutôt sollicitées dans la journée. Sans recharger sur le secteur, hier elles n’étaient pas pleines. Ensuite il y a toujours en début de journée lorsqu’on va vers l’est l’ombrage du panneau solaire du vélo sur le panneau solaire de la remorque. Et enfin notre route secondaire a eu pendant une vingtaine de kilomètres une bordure d’arbres que Sam a apprécié particulièrement puisqu’elle le cachait du soleil mais qui à mon vélo solaire ne convenait pas. Une fois la moitié du voyage, les conditions étaient de nouveau réunies pour une pleine recharge. Celle-ci étant équivalente à la consommation, le niveau des batteries n’a plus diminué.

Entre temps pendant la journée j’ai reçu des messages de responsables de localités qu’on va traverser demain qui indiquent se mettre à disposition en cas de problème.

Côté santé ça va mieux. Le dos se remet même si je suis extrêmement prudent. Je sais qu’il ne faut pas se pencher en avant et éviter les faux pas. Tandis que le fessier se remet lui aussi. Le spray donné par la pharmacienne hier a l’air de bien agir. Une fois qu’on l’applique, on mord dans un essuie pendant 30 secondes tellement ça pique. Mais ensuite le postérieur est anesthésié ! C’est assez intéressant.

Photos sur Polarsteps


Commentaires

Une réponse à “Passeport, svp ! Heu ???”

  1. Avatar de Forges Catherine
    Forges Catherine

    Je suis en admiration pour le trajet déjà parcouru. Quelques part je vous envie.
    Bon courage pour la suite.
    Catherine Forges

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