16 juillet
Hier soir à 19h30, Sam propose qu’on aille prendre le repas du soir… pour moi impossible de sortir, je suis vraiment très fatigué, j’ai toujours mal à la gorge, avec les sinus encombrés, je me contenterai d’un ravier de nouilles disponible dans le distributeur de l’hôtel. J’ai eu le temps d’enregistrer mon post du jour pendant l’attente du taxi, mes publications vont donc vite, et je me couche. Je somnole jusqu’au retour de Sam, à ce moment-là j’ai froid alors qu’il fait 32°C, je crains de partir vers de la fièvre et la grippe, je prends mes médicaments du soir et je m’endors, inquiet d’envisager mon état de demain matin.
Je passe une très longue nuit complète jusqu’à 7h, et si ma montre me dit que la précédente valait 28 sur 100, trop courte et de trop mauvaise qualité, celle-ci est à 80%, avec ce qui est rare pour moi, une très longue période de sommeil profond.
Il n’y a pas de fièvre. Autre bon signe, j’ai faim, alors qu’hier je ne me suis pratiquement pas alimenté, presque rien au petit déjeuner et à midi, finalement rien au soir. Je mange pour petit déjeuner le ravier de nouilles resté sur ma table de nuit.
Avec Sam on avait regardé la météo: dans la région le vent est toujours faible au petit matin, c’est avec la montée en température qu’il prend de la force, or aujourd’hui cela va être un vent d’est, un vent de face donc, et début d’après midi il y a un risque de pluie dans notre ville de destination. Après m’être soigné, nous prenons la route à seulement 8h30. Courte étape de 66km, ce sera une étape totalement bucolique: nous poursuivons le trajet sur cette nouvelle route qui passe dans les campagnes et qui nous évite la nationale 312. Je ne peux m’empêcher de repenser au réseau secondaire russe inexistant alors qu’ici c’est un billard. Ce n’est plus le désert mais une plaine fertile, où l’on peut voir la population rurale chinoise au travail, les moto-bennes (qui parfois me coupent le vent) sont partout et on voit le travail manuel des ouvriers agricoles, dans les champs pour faucher, pour récolter, pour s’occuper des ruches, pour s’occuper de la moisson, et puis nous croisons une multitude de champs de fleurs (certaines médicinales) de toutes les couleurs, y compris des tournesols. Découverte aussi de monuments, d’une pagode au milieu d’un rond point, de nouvelles céramiques, non seulement au-dessus mais aussi autour des portes d’entrée. On passe sous une ligne de chemin de fer. En chine elles sont rarement au sol sur ballast, avec nécessité de taluter, elles sont en hauteur, posées sur des plots de béton: ces plots, il doit y en avoir des millions en chine, et ils ont l’avantage de ne pas devoir mettre de passage à niveau, les routes passent en dessous.
Arrivée à Yumen, une ville qui a été créée lorsque l’on a découvert du pétrole dans la région, un peu comme Almetyevsk en Russie, avec de nouveau ces pistes cyclables magnifiques. Je vois une indication de toilettes publiques et je fais le détour, elles ont d’une propreté impeccable. Je me rends ensuite jusqu’au fabuleux hôtel réservé par Sam, pour la modique somme de 32 euros la chambre double, il est moins de midi, je peux donc prendre une douche, mettre le vélo au soleil pour qu’il recharge, nous allons prendre le repas au restaurant de l’hôtel et j’ai retrouvé l’appétit. Dans le hall, il y a un vivarium, les poissons sont on ne peut plus frais, retour pour la sieste, et quand je m’éveille, Sam est parti pour son rendez-vous de 15 heures à l’hôpital, pour y recevoir son injection.
A son retour, les nouvelles ne sont pas bonnes: la dose qui a voyagé présente des risques et l’hôpital n’en dispose pas d’autre. Il a 48h pour rejoindre son hôpital à Canton. Dès lors on va faire ensemble l’étape vers Jyauguan demain, d’où il prendra un vol pour rentrer. Mais il me laisse le chargeur rapide et envoie son vélo à Lanzhou, pour le mettre à disposition d’un autre SunTrippeur du SunTrip Chine 2023, Shede, qui m’accompagnera ensuite avec son fils, qui dispose lui d’un vélo électrique. Je devrais donc être seul sur huit étapes avant d’être de nouveau accompagné. Jusqu’où ? C’est encore l’inconnu… L’aventure se construit jour après jour.
Photos sur Polarsteps
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