Savoir saisir l’occasion !

23 juillet

Je m’éveille à 7h30, j’ai passé une excellente nuit, judte entrecoupée de deux pauses techniques pendant lesquelles je ne me suis pas réveillé. Endormi à 23h30, ça fait 8h de sommeil.

Comme chaque jour, une petite vérification de la météo. Je constate que le vent a tourné, il est dorénavant d’ouest, soit dans le dos, portant. Il va faire gris, donc peu de recharge solaire. Mais surtout, demain, il va pleuvoir sur la région, et notamment sur la montagne que je dois passer. Je me décide alors à saisir l’opportunité. Je sors le vélo du garage qui reçoit les dernières gouttes de pluie de la nuit, et je le mets à charger pour qu’il soit batteries complètement pleines. Je vais au petit déjeuner, récupère mes bagages, et je me mets en route vers 9h30. Normalement, c’est une courte étape de 60 km, mais je vise le coup double, rejoindre Tianzhu Bairi dès aujourd’hui. Cela fait 135 km, dont 100 à monter.

La sortie de Wuwei se fait tranquillement, jusqu’à retrouver la G312. Elle est saturée de camions, au point qu’il y a des bouchons. Je pense que c’est pour entrer sur l’expressway G30, mais non, pas du tout. Je fais donc les 40 premiers kilomètres dans un trafic très dense. Tellement dense qu’à un moment donné, à cause d’un camion en panne, toute la file des camions est arrêtée. C’est comme ça que je les préfère. Je passe la deuxième porte d’accès à la G30. Cela ne s’améliore pas. Ce n’est qu’après la troisième, où là, les camions ont décidé de prendre l’expressway, que la route devient beaucoup plus calme. Cela monte en continu. Je dépasse trois cyclos chinois en vélo musculaire.

Il est à peine midi lorsque j’arrive à Gulang, km 60, qui était normalement ma destination du jour, avec déjà 500 mètres de D+ au compteur. Je passe devant l’hôtel que j’ai réservé, me promettant de ne pas oublier d’annuler avant 18 heures pour ne pas être pénalisé. En haut de la ville, je vise quelques commerces et je me gare: je souhaite faire une recharge complète avant d’entamer le passage de la montagne. Le premier magasin est tenu par une personne âgée qui, sans doute effrayée de voir arriver un Caucasien dans son commerce, me refuse le branchement. Mais le commerce suivant, un magasin de gâteaux artisanaux est tenu par une jeune chinoise qui me montre directement qu’elle a une prise à l’extérieur. Je peux donc lancer ma recharge et j’en profite pour lui acheter un succulent gâteau au chocolat et une limonade naturelle. Grâce au chargeur rapide, je peux repartir à 13 heures, batteries pleines. Le ciel s’est ouvert et le soleil fait le job sur les panneaux. De part et d’autre de la ville, c’est la montagne. J’ai tenté de mettre le GPS sur vélo électrique, puisque le GPS chinois le permet. Il me propose une petite alternative, mais je déchante vite: il y a un passage à gué. Je fais donc demi-tour. Je remets le GPS sur voiture avec comme option pas d’autoroute et peu de trafic. La G312 est toujours une deux bandes, une dans chaque sens, mais il y a cette fois de part et d’autre une bande d’arrêt d’urgence aussi large qu’une bande de circulation. C’est très confortable. J’entends au loin l’expressway qui dispose de tunnels, ainsi que la ligne de chemin de fer, qui elle aussi passe de pont en tunnel. A un moment donné, la pente se fait plus raide. Je remarque alors que la bande d’arrêt d’urgence sert de bande de dépassement par la droite pour les véhicules qui veulent dépasser des véhicules lents. Je me tiens donc bien à droite pour que mes lampes clignotantes arrière soient visibles de loin. A un moment donné, le GPS me propose de quitter la G312 et de prendre à gauche une route plus tranquille. En mode vélo ou en mode voiture avec peu de trafic, c’est le même chemin qui est proposé. Je m’y engage. C’est en effet très calme, mais ça monte plus fort. Quelques voitures se mettent à ma hauteur pour m’encourager. J’essaye de demander combien de kilomètres il reste pour le sommet, mais on ne se comprend pas. C’est finalement au kilomètre 97 que j’arrive à un endroit où il y a un site d’accueil et une pierre qui indiquent que je suis à l’altitude 3052 m. Ce matin je suis parti de Wuwei à l’altitude 1500 m. Il y a donc 1.500 mètres de D+, Komoot indique même 1.700 !

Je fais une pause et j’observe que ceux qui sont montés en voiture font une marche pour aller encore plus haut, ce dont je m’abstiens.

Je mets mon coupe vent pour la descente qui va durer une quarantaine de kilomètres. Je rejoins la G312, mais à peine deux kilomètres plus loin, le GPS me propose de la quitter. J’ai de nouveau une route très tranquille en descente cette fois. Il y a là six lignes de front: à droite la G312 et à gauche la G30, l’expressway. Moi je suis au milieu. Ajoutez deux lignes de chemin de fer et une rivière pour faire le compte. Je dévale à 30-35 km heure pour arriver à l’hôtel que j’ai réservé à Tianzhu Bairi, sans oublier d’annuler celui de Gulang. Mon vélo est immédiatement mis en charge.

La météo ne sera pas folichonne ici non plus demain, mais j’espère bien trouver un créneau de deux heures trente pour avancer de 64 km et limiter ainsi mon étape vers Lanzhou du jour suivant à 80.

Il me semble que ça progresse plutôt pas mal. Je suis a plus de 2.500 kms de mon point d’entrée en Chine… Le quota de juillet est atteint, et le mois n’est pas fini !

Photos sur Polarsteps


Commentaires

3 réponses à “Savoir saisir l’occasion !”

  1. Avatar de robert galand
    robert galand

    Superbe voyage partagé, merci !
    3000 mètres, ce n’as rien d’innocent pour la santé…
    Du coup plus de problème de connexion avec les moteurs ?
    Les connexions peuvent aussi souffrir des vibrations, je jetterai un coup d’œil aux batteries quand-même…
    Sinon un survol du mode d’emploi de cyclanalyste dit qu’il y a moyen de sélectionner un mode de batteries « lipo »a la place de « liion »avec moins de restrictions pour ce sytome de batteries à zéro quant ce n’est pas le cas .
    Courage, prudence et bon amusement ,il est partagé !

  2. Avatar de Benoît Dive
    Benoît Dive

    3052 m d’altitude c’est pile poil la même hauteur que «  le Piton des Neiges à La Réunion ». Point culminant de l’île et de l’océan Indien.
    Bravo !

  3. Avatar de Stéphane Maillard
    Stéphane Maillard

    J’ai nettement l’impression en te lisant que la Chine continue à avancer à pas de géants vers la modernité. Quand j’y suis allé il y a 10 ans ils avaient largement atteint le même niveau technologique que les pays occidentaux. Maintenant j’ai nettement l’impression que nous sommes à les traîne quant aux innovations technologiques, informatiques, robotiques, énergétiques. Claude tu deviens le Marco Polo de notre époque et tu vas peut-être donner des idées ou stimuler les cerveaux européens ! Bonne route 🚲

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