Petit coup de déprime…

24 juillet

J’ai de nouveau passé une très très bonne nuit, après cette grosse étape d’hier. Sur base des informations météo, j’avais prévu de partir dans l’après-midi, et donc de prendre un demi-jour de repos le matin. Néanmoins, après avoir analysé les radars de pluie, je me rends compte que c’est le déluge là où je me trouvais hier, j’ai donc bien fait d’anticiper, mais cette pluie va glisser tout doucement vers le sud et me rattraper. J’ai donc plutôt intérêt à partir tôt, et à prendre mon demi-jour de repos à la destination. Il n’est donc pas plus tard que 9h30 lorsque je suis en route.

La G312 traverse la ville, et c’est un contre-exemple dans une ville, la route n’est pas bonne du tout. Il a plu toute la nuit, dès lors il y a des flaques un peu partout, et les véhicules envoient des projections sur le côté. Je suis à peine parti d’un kilomètre, que je me trouve devant un tunnel sous le chemin de fer, qui a visiblement été approfondi pour que les camions passent, et qui n’est qu’un étang. Si je passe là, j’en ai jusqu’à la taille. Heureusement, il y a un passage latéral, où ne peuvent passer que les petits véhicules, qui lui, est hors d’eau. Je m’arrête dans un petit magasin, et je poursuis ma route. Je continue la descente, avec les montagnes à gauche et à droite.

Les 64 km du jour vont se répartir en trois. D’abord une zone industrielle, avec des usines à gauche et à droite. La route n’est pas très bonne, et surtout très sale, la pluie ayant aggravé les choses. Ça et là, il y a malgré tout des logements, mais on est clairement dans une zone moins développée… impossible de moderniser un si grand pays d’un seul coup ! Il y a des tas de commerces à gauche et à droite, principalement des petits ateliers. Je fais un arrêt dans une station service, là aussi les toilettes datent d’un autre temps.

La deuxième partie est une zone urbanisée. Avec des commerces, des logements, des petits ateliers, qui se succèdent pendant de longs kilomètres. La Nationale passe au milieu de tout ça. Il y a les piétons, les petites motos, les moto-bennes, les camionnettes, les camions, et puis mon vélo bien sûr. Faut se frayer un passage en évitant les trous et les flaques. Je me croirais revenu en Russie.

La troisième partie, c’est une zone agricole. Là, la G312 a été totalement rénovée. Il y a une bande d’arrêt d’urgence, mais assez souvent, on a placé des barrières de sécurité qui réduisent sa largeur.

Il fait gris, il y a à peine 16 ou 17 degrés. C’est tout le temps en descente, et parfois j’atteins le 30 km heure sans pédaler, j’ai presque froid. Mais ce qui est la nouveauté du jour, c’est l’odeur. En effet, à cause des pluies, les fossés ou les égouts ont aujourd’hui du débit. Il y a donc une odeur de terres mouillées, mais également une odeur qui montre que l’assainissement est encore un chantier en marche en Chine.

J’arrive à ma destination dans une petite bourgade. Et malheureusement, c’est sous la pluie. Il m’aura manqué un quart d’heure pour rester au sec jusqu’au bout. Petite bourgade, petit hôtel, comme on en connaît entre les villes. Après la douche, j’ai tout l’après-midi pour préparer les étapes entre Xi’an et Shanghai. Et pour faire un tour en ville, où je découvre à la fois des monuments, un temple, mais aussi la vie quotidienne des gens. Les petits commerces, les petits logements, et puis ceux qui se débrouillent en récupérant ce dont d’autres ne veulent plus. Un jeune homme qui travaille pour le gouvernement, et qui parle un peu anglais, m’accoste et nous conversons. Des enfants me suivent: il est clair que je suis évidemment une bête curieuse dans cette bourgade qui ne voit certainement jamais d’étrangers. Cet après-midi, j’ai aussi procédé au changement des plaquettes de freins. Du frein gauche, bruyantes depuis hier.

Cette nuit, il faudra mettre les bouchons d’oreilles, l’hôtel n’est pas très loin de la nationale. Et malgré qu’on soit en agglomération, les camions mettent la pression sur les autres usagers à coup de klaxons. J’en sature un peu ce soir. Même en me promenant dans une espèce de chemin de remembrement, où j’avais un espace avec un béton d’une autre couleur en guise de trottoir, une voiture arrivant par derrière, qui avait toute la place, a klaxonné deux mètres derrière moi. C’est culturel. Le chauffeur de taxi qui m’a pris hier conduit avec les deux mains sur le klaxon, dont il use et il abuse. Mais quand on n’est pas protégé par un habitacle, on en prend plein les oreilles. Heureusement, demain, je dispose d’une alternative à la nationale pour rejoindre Lanzhou.

Photos sur Polarsteps.


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