13 août.
Ce matin, debout à 8 heures, je prends mon petit-déjeuner et je me prépare à un départ en solo puisque David et Zheng restent à Zhengzhou pour la journée. À 9 heures, je suis en route. Je me suis préparé à une sortie de ville sportive. Néanmoins, comme je vais vers l’est et que je m’éloigne du centre, la circulation est beaucoup moins dense que ce que j’ai rencontré hier. La sortie de ville sur des voies cyclables séparées par un terre-plein sont très confortables. Je peux observer une indication vers « la tour de la fortune ». Je passe au-dessus de plusieurs rivières et j’ai confirmation qu’il fait déjà très chaud (il y a 33 degrés): certains portent leur chemise sous le bras et d’autres des chapeaux pour se protéger du soleil. Je n’ai pour ma part pas oublié ma crème solaire. Quelques immeubles au design futuriste attirent mon attention. Et jusque Kaifeng, je dispose d’une route très large, soit la bande cyclable séparée, soit une quatre voies dont la voie de droite est complètement désertée par les automobilistes.
A un moment donné, je vois des grues pour un nouveau chantier de génie civil, et je repense aux richesses du musée visité hier. Quelle est la politique lors de chantiers pour éventuellement trouver d’autres vestiges de l’histoire passée de la Chine ? Ici, les chantiers sont rondement menés, est-ce qu’on prend le temps de s’arrêter là où il y a suspicion d’endroits où il pourrait y avoir des trésors ? Je n’ai pas la réponse à cette question.
Je fais mon premier arrêt pile au tiers de mon étape, au kilomètre 35, dans une station service où je peux prendre un café froid et un peu de chocolat pour mon quart d’heure de pause. Je me remets en route et je passe à hauteur de Kaifeng, dont je peux admirer la muraille extérieure. Kaifeng est une ville historique avec un héritage de plus de 4100 ans. Autrefois capitale de plusieurs dynasties, Kaifeng est célèbre pour son patrimoine culturel, ce qui lui vaut le titre de « ville des huit dynasties ». Elle est également célèbre pour son festival du chrysanthème. Je ne l’admire que de l’extérieur, c’était un des buts possibles de la journée, mais la météo incite à poursuivre.
Une fois sorti des faubourgs de Kaifeng, le décor change du tout au tout. Je suis sur la route Provinciale 316, une deux voies avec dégagements, encombrée de beaucoup de camions. Et qui dit camion dit klaxon ! Par ailleurs, je rentre dans une zone très pauvre du Henan. Je traverse des zones avec des habitations anciennes à un seul étage, collées les unes aux autres, qui servent soit d’habitation, soit de commerce, soit d’atelier. Tout est défraîchi, sale, il y a beaucoup de « brol » devant, et même les petits véhicules comme les moto-bennes sont très anciens, rouillés, abîmés, accidentés. Sur les maisons, les peintures sont délavées, les enseignes bancales. Pendant de longs kilomètres, ce sera donc une zone de milieu très populaire, où je peux aussi voir beaucoup de gens désœuvrés.
Je fais ma deuxième pause au kilomètre 70, dans une grosse station service, où il y a de quoi boire, manger, aller aux toilettes et même une salle de repos où il est possible de prendre son repas. Je fais donc une pause plus longue. À un moment donné, je sors pour jeter un œil sur le vélo et je constate qu’il y a de nouveau quelqu’une assise dedans. En voulant se relever pour en sortir, elle touche le booster, ce qui donne une impulsion au moteur, mais tenant compte que les freins sont serrés, cela fait faire un bond au vélo… le genre de manœuvre qui pourrait casser la chaîne. Je dois donc rester terriblement prudent, et même si je ne m’arrête que quelques minutes, je dois mettre une barrière physique pour empêcher que les gens s’asseyent dans le vélo, droit qu’ils s’arrogent sans rien demander. Je me demande quelles seraient leurs réactions si moi je m’asseyais dans leur voiture ou prenais place sur leur moto.
Le personnel de la station est très sympathique, il me donne un peu à manger et souhaite évidemment faire des photos. Après la ville suivante, où il y a une porte monumentale, je traverse alors une zone industrielle, avec des usines parfois gigantesques. Je suis aussi dans une zone de conditionnement, on dirait d’oignons, et je vois beaucoup de camions qui en transportent. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes à moto ont levé le pouce en me dépassant.
J’arrive alors en vue de Qixian, petite ville en pleine mutation, je peux voir des nouvelles tours en construction, faisant face à d’autres qui ont visiblement été inaugurées récemment, et je peux rejoindre mon hôtel après 108 kilomètres d’une journée ensoleillée et chaude.
Demain, on verra comment évolue la météo, je laisserai le chargeur rapide ici à l’hôtel pour que Zheng et David puissent le récupérer, eux qui vont se mettre en route pour me rattraper.
Photo sur Polarsteps.