15 août
Ici ce n’est pas férié, on roule, et même on se lève tôt car l’hôtel a toujours ses problèmes électriques et voilà qu’à 6h du matin, l’éclairage de la chambre se met à clignoter, me voilà réveillé bien tôt. Je checke la météo qui s’annonce favorable jusqu’au milieu d’après-midi avec des orages possibles dans notre ville de destination, je propose donc à mes deux compères qu’on parte vers 10h du matin, ils sont ok avec ça.
Sortie de ville sur des voies spécifiques, comme d’habitude, avant de traverser un faubourg où la rue n’est qu’un marché, il y a des des ambulants à gauche et à droite, des chalands sur les deux voies, il reste un petit espace au centre pour passer et évidemment on s’y croise. Heureusement cela ne dure que quelques kilomètres avant de se trouver sur la route provinciale 326 selon le GPS, 320 selon les panneaux. C’est une route à deux voies, à la surface parfaite, avec de temps en temps des dégagements, de temps en temps pas. Les bords de route sont arborés, ils servent donc de refuge aux familles qui installent des hamacs pour les enfants ou aux personnes âgées qui prennent le frais. Si tant est que ce soit possible: il y avait 33 degrés au départ mais surtout un très haut taux d’humidité qui renforce l’impression de chaleur et de moiteur.
La route est consacrée au déplacement, ce qui est sa fonction première, avec beaucoup de passagers à l’arrière des moto-bennes et beaucoup de petites mobylettes électriques 50 cm3. Pour la première fois, j’en vois une dont le conducteur a chuté, et qui est couchée sur la route. Mais elle sert aussi à beaucoup d’autres choses. S’il faut construire un cadre pour une banderole, on met une poubelle pour indiquer qu’il y a un obstacle et on s’installe sur la route. S’il y a lieu de faire sécher le blé ou d’autres légumes, on peut le faire sur les dégagements, sur le bas-côté, mais on peut aussi le faire sur la bande de circulation. À un moment donné, je suis un petit camion qui transporte des poireaux et qui en perd à chaque soubresaut du véhicule.
Plus on avance et plus le côté misérable rencontré hier disparaît. On peut y voir pas mal de logements bien entretenus, certains petits, d’autres plus grands, souvent avec une porte de garage au rez-de-chaussée pour l’entrée dans une cour intérieure et au moins un étage. Beaucoup ont, sur l’un ou l’autre mur, des fresques en céramique. La route est une alternance de zones agricoles et de petites agglomérations. Celles-ci sont dorénavant propres, sans détritus ni encombrement d’objets de toutes sortes. Même devant les ateliers, il n’y a pas d’amoncellement, comme je l’ai vu hier.
Après 35 km, un panneau nous indique que nous changeons de province. Nous sortons de la province de Henan et nous entrons dans la province d’Anhui. Nous faisons un arrêt, non pas dans une station service, mais dans une petite bourgade où il y a un supermarché. Je peux refaire mon stock de café froid et de biscuits. Je suis comme chaque jour observé, et ce sera encore le cas en entrant dans la ville de Bozhou, la destination de cette courte étape d’un petit 65 km où on arrive à environ 13 heures.
Mon vélo est orienté au soleil pour recharger l’après-midi. Je reste sur le qui-vive pour l’arrivée d’éventuels orages. En effet, à l’arrivée, il y a 37 degrés et toujours ce taux d’humidité très important qui donne l’impression d’être en zone tropicale.
Voilà une journée de plus qui nous rapproche de Nanjing, où le programme devient alléchant. Ce seront trois jours de festivités et de visites.
Photos sur Polarsteps