Retiens l’Anhui

16 août

Hier, la journée m’a semblé longue. En effet, en raccourcissant les étapes, on se trouve à destination tôt dans la journée. Il faut donc des activités, visites et autres pour la compléter. Mais hier c’était le lendemain d’une très grosse étape pour mes compères: 190 kms. Donc repos après le lunch. Pour moi, comme le voyage est long et que la fin approche, il y a donc quelques moments un peu difficiles.

Les visites, on les a programmées pour ce jour. On se rend donc au Flower Peking Opera Theater. On peut donc découvrir dans un décor coloré un certain nombre de divinités, des statues représentant des scènes de la vie quotidienne, des personnages aux yeux exorbités, un couple de pierres agenouillés, une représentation du soleil levant sur la mer…

Nous rentrons ensuite à l’hôtel pour démarrer notre étape du jour vers 11 heures. Il fait très chaud, déjà 33 degrés. Au moment de démarrer, David me dit qu’on va faire un détour par un supermarché. Je suis étonné parce qu’on y est passé hier au supermarché. J’ai fait le plein de café froid, de biscuits. Je n’ai besoin de rien. Je me dis que lui veut faire des achats. Je suis donc le mouvement. Une maman et sa fille sur une motocyclette m’interpellent en anglais au moment où nous arrivons devant le supermarché en question. Il s’agit en fait du plus grand marché aux herbes médicinales de Chine. Les plus précieuses se trouvent dans un bâtiment de la taille et du genre d’un stade de football. Mais il y a autour 4 ou 5 fois la même superficie couverte de magasins et des shops vendant toutes sortes d’herbes médicinales. Bozhou est actuellement la capitale de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) en Chine continentale, avec l’une des plus grandes industries et zones de production de MTC du pays. Bien que relativement sous-développée par rapport aux régions côtières de la Chine, Bozhou reste le principal lieu et plaque tournante commerciale de la MTC en Chine. L’exposition internationale de MTC se tient à Bozhou en septembre de chaque année et accueille des délégués du monde entier pour discuter de MTC.

On entre sur le site en sympathisant avec les gardiens. Puis on s’arrête devant une grande halle où il y a plein de sacs remplis à ras bord. C’est immédiatement l’attroupement autour du vélo. Nous partons à la découverte du contenu des différents sacs où il y a notamment beaucoup de sortes d’insectes séchés. Mais ce que l’endroit a de plus agréable, c’est la bonne odeur qui règne. La meilleure odeur de tout mon voyage en Chine. En effet, en ville, il y a un mélange de gaz d’échappement et de relents de poubelle. Dans la campagne, ce sont plutôt les odeurs de fossés à ciel ouvert. Ici, c’est donc le paradis.

J’aurais bien passé toute la journée là, mais il faut se mettre en route et nous sortons donc de la ville. Dans les faubourgs, il y a de nouveaux immeubles en construction. Et nous prenons la S309 qui va nous amener à notre étape. C’est une deux fois deux bande avec une berne centrale et un très large dégagement.

On voit que l’habitat change, il devient plus imposant. Maintenant, il n’y a pas seulement un, mais parfois deux étages. Et puis surtout, il y a des balcons et des terrasses. La route devient payante, mais il y a un passage latéral gratuit pour les petits véhicules comme les nôtres. À mi-chemin, nous faisons un arrêt pour nous rafraîchir avec une boisson fraîche et une glace. Il fait très chaud, 37 degrés, mais surtout très humide, ce qui donne une impression de bien plus. Nous ne sommes pas les seuls à nous rafraîchir. Le chauffeur d’un camion arrose copieusement les cochons vivants qu’il transporte. Sur notre bande, nous dépassons des petites mobylettes, des petits véhicules à quatre roues ou des moto-bennes. Je retrouve une statue de policier que je n’avais plus vue depuis le Xinjiang, ainsi qu’un panneau demandant aux conducteurs de ne pas s’endormir.

La chaleur est difficile à supporter pour tout le monde. Si nous, à 30-35 km heure, puisque c’est tout plat, on a du vent, certains au bord de route préfèrent relever le t-shirt pour avoir moins chaud.

Nous arrivons alors à Guoyang pour retrouver en ville un flot de petits véhicules avec quelques gestes de sympathie, surtout des adolescents.

Il reste dix étapes, cinq jusqu’à Nanjing, puis cinq jusqu’à Shanghai. On va essayer d’en profiter malgré l’impatience d’arriver au bout.

Photo sur Polarsteps