6 mai
Comme le magasin situé à côté de l’hôtel a refusé de mettre mon vélo à l’abri, il a pris la pluie pendant la nuit. Mais cette fois, en l’inclinant et en inclinant la remorque, tout s’est écoulé sur le côté. J’avais aussi pris la précaution de rentrer le coussin et le sac supérieur sous la remorque pour éviter qu’ils prennent trop l’eau.
En me levant, je me dis que ce serait sans doute plus prudent d’essayer de trouver un soudeur dans cette ville plutôt que d’attendre la suivante. Ne tentons pas le diable. Je m’adresse à un ouvrier qui prend son petit déjeuner à l’hôtel et il me dit qu’un soudeur, il y en a un au coin de la rue, 200 mètres plus loin. Je laisse donc tous mes bagages dans la chambre puisque celle-ci est payée jusqu’au midi et je me rends à l’endroit indiqué. Les grilles sont fermées, mais j’entrevois une autre entrée par une cour intérieure. Je m’y rends. Les grilles sont toutes aussi fermées. Je m’adresse aux voisins qui me disent que ce commerce est douteux, qu’il vaut mieux aller un peu plus loin dans la cour intérieure. À cet endroit, je trouve effectivement un garage. On appelle le soudeur qui me dit que lui ne travaille pas l’aluminium et il m’envoie deux kilomètres plus loin le long de la M9. J’arrive là, pas de soudeur en vue, mais le préposé va chercher une carte de visite et me met l’adresse dans le GPS russe pour m’amener encore deux kilomètres plus loin chez un soudeur. J’arrive à l’endroit indiqué et là, banco. Le monsieur termine le changement de pneus sur un véhicule. Après tous les ateliers bordéliques que j’ai vus, ici, c’est tout le contraire. On a un atelier hyper bien rangé. J’explique mon problème et, sitôt dit, sitôt fait, le timon est meulé et puis soudé. Je peux donc rentrer à l’hôtel, récupérer mes bagages, faire une vérification du vélo, regonfler les pneus et je me mets en route. Il est 11h30.
Tous les échanges que j’ai eus à gauche et à droite et où j’ai posé la question m’indiquent que la M9 est bien à quatre voies, deux dans chaque sens. J’ai eu la confirmation en la traversant. Dès lors, je me décide de partir par là. Et effectivement, jusque la ville voisine, il n’y a pas de bande d’arrêt d’urgence. Les deux voies avec peu de circulation, c’est tout aussi confortable. Je m’y sens en tout cas en sécurité. Après 30 kilomètres, je fais un arrêt dans une station service pour prendre mon repas de midi. Et puis, je m’élance à nouveau sur la M9 qui, à partir d’ici, a une bande d’arrêt d’urgence qui est équivalente à une bande de roulement. La route est à deux bandes, puis passera à trois bandes. Mais sur ma bande d’arrêt d’urgence, roulante, propre, je me sens tout à fait en sécurité. Je dois juste être vigilant aux sorties et entrées parce que cette fois-ci, ce ne sont plus des intersections, mais bien des sorties classiques comme sur une autoroute. C’est évidemment pas très fun et plutôt bruyant, mais au moins, ça avance vite. Et malgré le fait d’avoir perdu toute la matinée, il est dans les 17 heures lorsque j’arrive à mon hôtel. Après 105 kilomètres, je ne suis plus qu’à une quarantaine de kilomètres de mon hôtel à Moscou que je rejoindrai donc demain.
Bien sûr, la situation se tend avec l’arrivée des festivités du 9 mai et certains en Belgique s’inquiètent de la situation. Bien sûr, je me tiens moi-même bien informé de ce qui se passe et je suis en contact permanent avec les personnes qui sont mes relais ici en Russie. Ce jour, tous me confirment que je ne devrais pas avoir de problème et que la situation est safe. La journaliste qui m’a contacté pour le reportage, qui m’a bien servi à plusieurs reprises, me dit même que Moscou sera l’endroit le plus safe du monde entier dans les prochains jours. Néanmoins, pour cela, je risque d’être privé de réseau de téléphonie mobile, ce qui pourra altérer les communications. En tout cas, à 40 kilomètres de Moscou, ce n’est pas le cas.
Je suis posé dans un charmant petit hôtel au calme…
Photos sur Polarsteps