Jour de fête à Moscou

9 mai

C’est le jour J des commémorations du 80e anniversaire du Jour de la Victoire. Comme l’invitation à me rendre dans la tribune sur la place rouge n’est pas arrivée, je dois bien regarder le défilé à la télévision. Je mets une chaîne française pour avoir un certain nombre de commentaires et de mises en contexte assez intéressantes. La cérémonie est un vrai show professionnel, et la place rouge est un vrai plateau de cinéma. En parallèle, je rédige ma newsletter que je programme pour fin de matinée comme d’habitude. A l’hôtel, je dispose du wifi, je reste donc connecté, mais dès 9h30, j’ai reçu un avis de mon opérateur de téléphonie immobile indiquant que le service allait être coupé jusqu’au début d’après-midi.

Une fois l’essentiel du défilé passé, je décide de sortir, d’aller prendre le métro pour me rapprocher du centre. Je me rends compte alors qu’après être passé sur la place rouge, le défilé se poursuit en ville sur un des rings qui est à à peine 500 mètres de mon hôtel. Je le rejoins et je peux ainsi voir passer l’ensemble des blindés qui ont défilé sur la place rouge. Il y a un imposant dispositif de sécurité. Le nombre de militaires et de policiers au mètre carré est particulièrement impressionnant. Mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est le nombre de personnels de nettoyage présents avec leur fluo orange et dont la densité au mètre carré est encore plus importante. Il y a même des autobus en attente qui les ont amenés et qui vont les ramener. Dès le défilé terminé, se met en place un balai de véhicules de nettoyage qui passent sur la route, sur les trottoirs, d’abord la brosse, ensuite le jet d’eau. Et pour occuper les trois bandes du sens de circulation, ils sont 7 ou 8 en décalage.

Pas énormément de monde sur les trottoirs pour les regarder, mais ceux qui sont là sont particulièrement fiers. Mon voisin direct applaudit, crie, fait le V de la victoire et est particulièrement expressif. Mais lorsqu’il se tourne vers moi, je me rends compte aussi qu’il est particulièrement imbibé. Il n’est pas midi.

Je rentre à l’hôtel, en découvrant sur les panneaux d’affichage officiel les photos des victimes de la deuxième guerre mondiale présentés comme s’ils défilaient sur la Place Rouge. Je consacre l’après-midi à une sieste, ce n’est pas jour de repos pour rien. Avant le grand entretien des 17 000 kilomètres du vélo, une inspection de la remorque ainsi qu’un nettoyage complet de toutes les sacoches.

Une douche, un appel au pays et je suis prêt à rejoindre mes deux compères Yaroslav et Svetlana avec qui nous avons rendez-vous à 20 heures pour aller prendre un petit repas de spécialités russes ensemble avant de nous rendre à 22 heures au feu d’artifice. Yaroslav a apporté l’apéritif, du Kbac, que nous dégustons à l’hôtel avant de partir. Il y a un feu d’artifice qui est programmé dans un petit parc à proximité de l’hôtel. Mais nous sommes aussi surpris que la multitude de moscovites qui sont présents… il a été annulé sans aucun préavis et sans aucune information.

Nous décidons donc de noyer notre chagrin en achetant une bouteille de vin que nous buvons ensemble à l’hôtel avant qu’ils rentrent. Ils reviendront à vélo demain matin à 9 heures pour que nous partions ensemble vers l’est, ils rouleront quelques kilomètres avec moi pour la sortie de Moscou.

Une dernière nuit, et Moscou ce sera terminé.

Photos sur Polarsteps