11 mai
C’est dimanche, dimanche de fête des mères, et j’ai une pensée pour mamy Eugénie, qui nous a quitté depuis bientôt 20 ans. Ma logeuse du motel joue aussi un peu les petites mamans ce matin, et est assez inquiète que j’aie froid sur la route. En tout cas, c’est ce que je comprends, parce que la communication avec elle n’est pas facile. Elle me parle en russe comme si je le comprenais, avant même que je mette le traducteur, et quand je lui propose le traducteur, elle ne répète pas ce qu’elle vient de dire. Dès lors, on devine ce que l’autre a voulu dire.
Je pars pour une petite étape qui doit m’amener à Vladimir, à 83 km du motel.Je reprends donc la M7, en revenant un petit peu sur mes pas, pour trouver un endroit où on peut la traverser. Puis c’est parti. Le ciel est complètement bouché. J’ai entre 50 et 100 watts qui rentrent. Il faut donc travailler à l’économie.
La route est maintenant souvent bordée de petites maisons en bois, souvent avec un toit métallique. Certaines sont assez coquettes, d’autres par contre sont dans un sale état.
Je découvre une publicité pour une chaîne de restauration rapide, et je reconnais les couleurs de KFC. Mais comme les autres compagnies américaines, KFC a dû vendre ses sociétés en Russie, qui sont maintenant sous le nom Rostic’s. Néanmoins, pour ne pas que les consommateurs oublient la référence, à l’entrée du parking conduisant chez Rostic’s se trouve une Lada avec un panneau KFC.
Je suis frappé par le nombre de stations-service qu’il y a le long de la M7. Certaines fonctionnent, mais un grand nombre sont totalement désaffectées, mais pas démantelées. Les cuves sont-elles vides ? La paroi des cuves est dans quel état ? Beaucoup de questions environnementales à se poser. Et lorsque je me souviens des dossiers du Port Autonome de Namur, lorsque j’étais commissaire du gouvernement, et des coûts de dépollution, je n’imagine pas la facture s’il fallait faire le travail ici.
Avant de partir, j’ai vu qu’il y avait une autre M, la M12, qui prenait la même direction. Je découvre sur un immense panneau que c’est une route payante, et bizarrement, il n’y a pas de tarif pour les vélos.
Au deux tiers du chemin, après ma deuxième pause dans une station-service, voilà qu’apparaît un panneau 15% de déclivité. Je vois la côte qui suit, je pense que tous les pourcents n’y sont pas. Visiblement, il fallait indiquer quelque chose, et on a pris le panneau qu’on a trouvé en stock.
Il est assez tôt dans l’après-midi lorsque j’arrive à Vladimir, après un parcours somme toute tranquille. Je bénéficie de la bande du trolleybus pour être tout à fait à mon aise. La route en ville est parsemée de feux, qui, en Russie, indiquent, quelle que soit la phase, verte ou rouge, le nombre de secondes qu’il reste pour passer ou pour rester arrêté.
Je découvre ensuite l’immeuble où j’ai réservé un studio. Je suis très inquiet au vu de l’état de la cage d’escalier, et je me croirais dans la grande vadrouille en voyant le numéro sur la porte. C’est l’appartement 14, mais le 4 n’y est pas. Heureusement, derrière la porte, je trouve un coquet studio complètement rénové, avec tout l’équipement, tout le confort, et même une baignoire. Je vais pouvoir prendre un bain. À l’entrée, comme chaque fois maintenant, le plateau où l’on dépose ses chaussures.
À peine arrivé, le ciel s’est ouvert, et le soleil se montre. Comme la batterie a un niveau bien bas, j’expose le vélo et la remorque le mieux possible, et le plus longtemps possible, pour faire une recharge complète. Néanmoins, le soleil descend rapidement, et la recharge complète n’est pas possible. Je m’adresse donc au commerce juste à côté, une pâtisserie, qui accepte de mettre le chargeur jusqu’à la fermeture à 19 heures. Je suis presque complet au niveau de la charge, pour repartir demain.
Je peux ensuite me rendre au centre de Vladimir, et visiter un ensemble de monuments et de parcs assez remarquables. Cette ville contient, non pas mille clochers comme Tournai, mais un grand nombre de clochers, et je vais aller voir sur internet, quelle est l’histoire de cette ville.
Il a fait froid aujourd’hui, 6 à 8 degrés, et j’ai préféré m’acheter un plat à emporter, à réchauffer, au studio. Pas trop envie de ressortir. Je vais pouvoir suivre le résultat des concurrents de l’Union Saint-Gilloise, qui, une nouvelle fois, m’a tenue éveillé hier soir bien tard, à cause du suspense du match contre Anderlecht.
Demain, l’étape sera plus longue, avec plus de 100 kilomètres.
Photos sur Polarsteps
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