Mais où est donc passée la 7ème…

12 mai

Au lever, suite aux données prises par ma montre, Garmin m’attribue le badge du sommeil. Pourtant, ça a failli ne pas être le cas. Hier à 22h, je m’écroulais, mais je décide de faire un dernier contrôle du vélo, stocké à l’extérieur. Et là, j’ai un doute. Il y a une vidange qui n’était pas là, et j’ai l’impression que la protection du vélo a bougé. Je vérifie donc que l’alarme est bien mise, que le cadenas enserre bien le vélo et la remorque, et je me décide à enlever tout ce qui, sur la remorque, pourrait attirer la convoitise, les deux sacoches inférieures et mes chaussures dans la sacoche supérieure. Tout cela m’a plutôt réveillé, mais néanmoins, je parviens à m’endormir facilement. Ce matin tout est OK.

Après le petit-déjeuner, je sors du centre-ville et je pense me lancer sur la M7, mais il n’en est rien, je suis sur la P132. Une deux voies très larges, sans séparation, avec un dégagement aussi large qu’une bande de roulement. Très vite, on est dans les bois, et c’est donc une traversée forestière qui commence. Mais où est donc la M7 ? En fait, tout concentré hier à faire l’entrée dans Vladimir, sur une route qui venait d’être raclée, j’ai loupé le fait que la M7 filait à droite, au sud de la ville, et que je ne la rejoindrai que plus tard, après près de 40 km. Mais la P132 me convient tout à fait. Il y fait calme, bucolique, un vrai plaisir. Au kilomètre 10, je suis passé à côté du monastère de Bogolyubovo, de la nativité de la Mère de Dieu, dans les tons de bleu. Ayant retrouvé la M7 et ses camions, j’y découvre également un cycliste, denrée rare s’il en est. Cette M7, plus champêtre, si ce n’est quelques maisons de temps en temps, a aussi comme caractéristique d’avoir très peu de stations-service. C’est vraiment l’inverse d’hier. Je pensais diviser mon étape en trois et m’arrêter vers le kilomètre 38. Ce n’est que 10 km plus loin que je trouve la station-service qui me permet de prendre mon petit café du matin.

Ensuite, on aurait dit que cette journée, c’était la journée de la gentillesse. Après ma pause, je vois sur la gauche une voiture de service de la M7 qui est arrêtée, et le chauffeur sorti de la voiture me filme. Quelques minutes plus tard, je me rends compte qu’il est derrière moi, les feux de détresse en fonctionnement, et qu’il me protège et reste là, à 20, 25 km heure en fonction de mon allure. Au bout d’un moment, il s’arrête et je pense ne plus le revoir, mais non, quelques minutes plus tard, il est de nouveau là. Ensuite, il voit des collègues sur l’autre voie, il s’arrête à nouveau, je me dis que cette fois-ci, c’est fini. Que nenni, quelques kilomètres plus loin, il est de nouveau derrière moi. Avec lui, cela aura duré au moins 25 km. Au moment où je m’arrête sur une aire de stationnement pour y prendre la photo de statues de cervidés, voilà que s’arrête à côté de moi un motard juché sur un engin qui ne déplairait sans doute pas à Quentin Flamant, le fils de Jo. Discussion, photo, puis je repars. Quelle n’est pas ma surprise de retrouver dans mes rétros la voiture de service de la M7 qui se met encore derrière moi pour me protéger. J’avais prévu de faire ma pause de midi au kilomètre 80, mais de nouveau pas de station service, et donc je continue sous escorte. Et c’est finalement au kilomètre 100, après que la voiture m’ait quitté un peu plus tôt parce que je pensais trouver un bar, mais c’était un marchand d’accessoires automobiles, que je m’arrête enfin pour prendre mon repas de midi. Il est plutôt 13h30.

J’arrive ensuite au motel que j’avais pointé et dont j’ai confié à un de mes anges gardiens de Kazan, Ildus Yanichev, de bien vouloir l’appeler pour le réserver pour moi. Je suis donc attendu à l’arrivée. Hier, j’ai relu le blog de Stéphane Maillard français de Sète qui a fait le même voyage au départ de Moscou en vélo musculaire en 2018. Cette étape, il l’a faite en 10 heures: je suis admiratif !

Un routier se précipite pour me demander des explications, et voici qu’il revient avec une ration militaire complète, parce qu’il est ancien militaire et aujourd’hui routier, et il me l’offre, lui me dit encore en faire la consommation. Me voilà avec 2 kg de nourriture conditionnée en 2023, sans date de péremption.

Entre temps, les contacts se multiplient. Ildus, décidément bien actif, membre du Rotary de Kazan, a rameuté les autres Rotary, et donc demain à Nijni Novgorod, je devrais vraisemblablement être reçu. Par ailleurs, un membre du gouvernement chinois du Xinjiang a pris contact avec moi, afin de sécuriser la traversée de cette province.

C’était donc vraiment la journée de la gentillesse… et je ne peux refuser le tatouage qui m’est proposé !

La pluie annoncée n’est pas venue. Ce n’était pas très ensoleillé, mais néanmoins, la batterie était encore bien garnie après 113 km de déplacement. Le soleil de fin de journée devrait la remplir…

Photos sur Polarsteps


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