A temps à Semey !

15 juin.

Comme l’étape est longue, je suis en route avant 7h30. Après 3 km, tournant à gauche pour prendre la grande route, et Mme Komoot me dit « continuez pendant 130 km ». Cela situe le profil de l’étape, tout droit vers Semey. Au moment où j’ai la plaque Kourtchatov dans le dos, la route est très belle, et je reçois un énorme coup de klaxon du conducteur de locomotive, la ligne passant sur ma droite, tandis que la rivière Irtysh se trouve sur ma gauche, parfois loin, parfois proche. Ma route est rythmée par des bornes kilométriques de grande taille, avec d’un côté ce qui a été parcouru depuis Kourtchatov, et de l’autre, ce qu’il reste jusque Semey. Comme chaque jour, un certain nombre d’arrêts à la demande d’habitants, et à deux reprises, on me dit qu’on a parlé de moi à la télévision. Personnellement, depuis que je suis entré au Kazakhstan, aucune équipe de télévision ne m’a filmé ni interviewé, mais j’imagine qu’il doit s’agir des deux télévisions qui étaient présentes au départ à Bruxelles, qui soit ont attendu de voir si j’allais réellement entrer au Kazakhstan avant de publier leur reportage, soit ont fait un rappel depuis que j’y suis.

Comme chaque jour, un certain nombre de plaques colorées d’entrées de villages, ainsi qu’une yourte. Côté animaux, aujourd’hui, je vois des chevaux sauvages, qui se trouvent tout près de la route, parfois dans une pièce d’eau où ils se rafraîchissent. Vu les crottins sur la route, il ne fait aucun doute qu’ils la traversent bien, ainsi que la ligne de chemin de fer, vraisemblablement pour rejoindre la rivière Irtysh pour s’y abreuver. J’ai l’occasion d’observer un peu les sauterelles, et je me demande ce qu’elles peuvent bien faire sur la route. En fait, visiblement, elles mangent leurs congénères qui ont été écrasées par les voitures. Et en faisant ça, elles se font écraser par les voitures, et donc elles servent de nourriture à leurs congénères, et ainsi de suite. Moi j’arrive plus lentement qu’une voiture, dès lors elles ont le temps de s’éjecter, mais parfois un peu tardivement. J’ai donc régulièrement un massage de l’arrière des jambes, par les sauterelles qui ont trop traîné à sauter.

A mi-chemin, surprise quelques bosses qui me permettent, dans la descente, d’arrêter de pédaler et même de régénérer sur le frein. Une première depuis une semaine où il a fallu pédaler en continu 5 à 6 heures par jour.

La circulation se densifie un peu à l’entrée de Semey, mais cela reste tout à fait raisonnable. Avant de tourner vers la ville, je contourne le cimetière, qui est immense. Il faut dire que chaque famille réalise une véritable construction, le plus souvent en briques, et certaines sont de taille imposante. Après que Komoot m’ait fait un peu chipoter, j’arrive à ma destination finale, un logement Airbnb. Comme à Kourchatov, l’immeuble, une barre datant de l’ère soviétique, ne paye pas de mine, l’escalier intérieur pas plus, mais l’appartement, lui, est particulièrement bien rénové, et m’offre tout le confort. Par ailleurs, le propriétaire met à ma disposition un garage qui est vide, qui est à trois minutes à pied, où le vélo va pouvoir rester pendant la semaine où je pars en avion à Almaty. Je vide toutes les sacoches du vélo, fais un inventaire, et retrouve mon maillot de bain et mon bermuda de nuit. Puis je mets tout ce qui est sale à la machine à laver, pour que le linge soit prêt pour repartir ou pour aller à Almaty.

Me voilà donc à Semey avec un jour d’avance. Lorsqu’on a pris les billets d’avion en mars, ceux pour Joëlle pour venir à Almaty de Bruxelles via Istanbul, et le mien pour faire Semey-Almaty, cela semblait un pari un peu fou de se dire que je serais réellement à temps 4500 km plus loin. Pari réussi !

J’ai au compteur 4355 km roulés, uniquement pour les étapes en ligne. Il faut en ajouter plus de 200 pour les jours de repos. Certes, avec un petit dénivelé, puisqu’il y a seulement 16.396 m de D+, soit 376 m pour 100 km en moyenne. Cela va changer avec l’entrée en Chine. D’ailleurs j’ai commencé à voir des montagnes… Jusque là, je suis resté 200 heures sur le vélo.

Il reste 600 km jusqu’à la frontière chinoise, où Sam Peng sera là le 1er juillet. Cette première partie du voyage, avec les 7 premiers pays, devrait avoisiner les 5000 km. Tout comme la seule Chine, où c’est aussi 5000 km qui sont prévus. Jusque là il n’est pas impossible que le compte y soit.

N’hésitez pas à parrainer les kilomètres au profit du projet et des associations oeuvrant à la revalidation de personnes touchées par le cancer « 100 kms au-delà » et « Re-source ».

Ce sont donc les vacances dans le voyage qui commencent. Demain, un second jour à Semey, pour un entretien complet du vélo, faire une valise pour aller à Almaty, pour une semaine de repos, où il faudra quand même trouver à exercer les jambes, avant de revenir le 24 et se remettre en route le 25.

Je sens une petite décompensation, cette fin de journée, avec des jambes qui semblent un peu lourdes. Une bonne nuit devrait faire disparaître tout cela. D’autant qu’aujourd’hui, j’ai eu de la chance, même si 35 degrés pendant 6 heures sur le vélo ça use, j’ai évité la pluie et l’orage qui s’est déclaré depuis que je suis installé dans mon appartement.

Vive les vacances !

Photos sur Polarsteps


Commentaires

Une réponse à “A temps à Semey !”

  1. Avatar de Forges Catherine
    Forges Catherine

    Bravo, Je suis impressionnée, et même un peu envieuse😁
    Bonne continuation.
    Ramenez nous plein de souvenirs
    👍❤️

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