Remise en route

29 juin.

J’ai compris la nuit pourquoi c’est la dernière chambre qui m’a été attribuée. Une fête de famille avait lieu dans l’hôtel, dans la salle VIP, au rez-de-chaussée, ce qui m’a obligé à porter mes bouchons d’oreille, et l’ensemble des fêtards dormaient dans l’hôtel, mes bouchons ne m’ayant pas empêché de me réveiller au moment où tout ce bon monde a rejoint ses chambres. Et pourtant, ils sont partis tôt: au moment où je sors de ma chambre, toutes les autres chambres sont vides.

Après quinze jours d’arrêt, je reprends ma routine de démarrage, étape par étape, mais lentement, j’ai le temps. Je quitte l’hôtel et je me rends au centre pour prendre quelques photos, et m’arrêter pour me ravitailler en boisson. Évidemment, un attroupement se forme immédiatement. Un des vieux qui se trouvait à côté du magasin a tout de suite pigé le truc. Il me montre où est le moteur, me montre les panneaux solaires, me demande où sont les batteries, identifié l’itinéraire et puis voilà qu’il fait guide touristique pour tous les autres. Bien sûr, photos et selfies pour continuer, et je reçois des boissons.

Après quelques kilomètres, une fois démarré, un panneau m’indique Makansky à 42 kilomètres, c’est là que je m’arrête pour ma dernière nuit au Kazakhstan, et Bakhti 99, c’est le poste frontière. Il restera donc moins de 60 demain pour sortir du Kazakhstan. Bekzat m’avait indiqué que la spécialité locale était la pastèque, et je découvre des marchands le long de la route. Je passe à côté d’une voiture de police factice qui doit certainement effrayer beaucoup de monde. À un moment donné, je m’arrête, je sors le drone, et je fais quelques films. Il n’en faut pas moins pour que tout ce qui vient d’un côté et de l’autre s’arrête. À un moment donné, il y a un camion, un minibus, trois voitures, les uns partent, d’autres arrivent, c’est festival de photos et de selfies. Je reçois de nouveau plusieurs bouteilles de boisson.

Les chevaux sauvages sont là, ainsi que des animaux factices, comme statufiés. La frontière approche, une plaque indiquant la zone de contrôle me l’indique. À un moment donné, je suis pris dans une nuée de corbeaux, et après deux bonnes heures de vélo, je suis à ma destination, à Makanshi. L’hôtel que j’ai réservé constitue mon record de prix. 6,66 euros, mais je ne le sens pas. Ou plutôt je le sens trop. Je pars de là pour en trouver un à 10 euros. La seule alternative, du même genre, mais sans odeur. Je m’arrête pour prendre mon premier vrai repas, un succulent steak qui a l’air de passer. Je reçois à nouveau du chocolat kazakh. Puis je confirme à Sam que je serai, sauf accident, à Tacheng demain, comme prévu.

J’ai été vraiment heureux de cette reprise du vélo aujourd’hui. Retrouver le grand air, les paysages, la route, et tous ces habitants si accueillants et généreux.

Demain, on change de monde.

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