Soudeur, ça se dit comment en chinois ?

10 juillet

Ce matin, lorsque Sam envoie la commande vocale à l’Alexa local pour demander l’ouverture des rideaux, c’est la surprise. Il y a dans le ciel quelque chose qu’on a vu plus vu depuis très longtemps. Comment ça s’appelle encore? Ah oui des nuages ! Il fait « cloudy ». Confirmation des prévisions météo.

On prend le petit déjeuner en validant l’itinéraire. On est sur les bases de l’horaire d’hier pour se mettre en route vers 10h.

En portant mes sacoche au vélo, j’aperçois ce que je pense être une saleté sur le côté droit du porte-bagages. En m’approchant et en passant le doigt dessus, je me rends compte que ce n’est pas une saleté. Mais bien une casse. Sam arrive et je lui montre.

On décide d’essayer de trouver une solution de suite. Et on se rend dans un petit magasin qui se trouve tout à côté où on peut acheter des outils et des pièces de quincaillerie. Avec une clé de 6/7 et deux colliers de serrage, on fait une première réparation mécanique. On essaye néanmoins de voir s’il n’y a pas quelque part un soudeur. On nous réfère une zone industrielle à 6 km de là, sur notre route en plus. On s’y rend immédiatement. Par sécurité mes deux petites sacoches sont dans la remorque, pour limiter le poids sur le porte bagages. Après un peu de recherche Sam trouve l’atelier de soudure aluminium. Le patron vient voir. C’est évidemment une opération bien plus légère que ce qu’il a l’habitude de faire.

Il termine le client qu’il est en train de servir et informe les deux clients qui sont avant nous qu’il va les faire patienter pour nous prendre en urgence internationale. C’est un bon petit atelier. Bien rangé. German style, comme dirait Sam. J’enlève la remorque. J’enlève les sacoches. Je débranche tout ce qui est électrique: panneaux solaires, batteries et moteurs. L’intervention commence. Une barre est introduite dans le tube. Celui-ci est soudé. Meulé. Et pour bien finir le travail peint en noir. Je paye la facture. Le montant semble exorbitant pour Sam. 100 Yuan, soit un peu moins de 12 euros. Une demi-heure de travail et les matériaux… J’en suis donc à 4 soudeurs, un Lituanien, deux Russes et un Chinois.

Il est 12h30 lorsqu’on se met en route. Les nuages se sont fait la malle: c’est grand bleu. Rapidement je suis arrêté par une famille au moment où j’essaie de savoir quel itinéraire Sam qui se trouve devant a pris. Car plusieurs sont possibles. Cette famille disparaît. Et puis réapparaît quelques minutes plus tard. En offrant deux bouteilles de thé froid.

Nous traversons sur l’itinéraire du jour deux comtés dont les autorités ont pris contact pour connaître notre horaire. Un peu foutu puisqu’on a perdu 2h30 chez le soudeur. Et notre itinéraire. Qui était aussi foutu puisque ceui que j’avais envoyé n’est pas celui qu’on effectue effectivement. Néanmoins je me rends compte assez vite qu’une voiture blanche me suit, puis me dépasse, se range sur le côté, puis me laisse passer se remet en route puis me redépasse. Nous sommes sur le Xian de Qitai. Et je suis escorté. On se retrouve avec Sam et nous prenons le repas de midi. Pendant qu’a la table à côté, les gars sortis de la voiture blanche se restaurent également. Un peu particulier d’être ainsi escorté et que l’on ne s’adresse pas du tout à vous.

Il est 14h30 et on est au tiers du parcours. Sam m’invite à prendre la route avant lui. Je le sens bien prévoir une sieste. Je démarre et la voiture blanche est toujours derrière. Puis au bout de quelques kilomètres, sur une deux fois deux bandes, je me rends compte qu’il n’y a pas une mais deux voitures blanches, une devant et une derrière. Ça dure ainsi jusque au changement de localité. Après à peine quelques kilomètres j’identifie une nouvelle voiture blanche derrière, qui me suit à distance. Puis je suis dépassé par une voiture de police. Celle-ci s’arrête se met sur le côté trois policiers en sortent. Je suis invité à m’arrêter. On me demande mon passeport. Et le policier l’a à peine en main que son téléphone sonne. Je vois tout de suite à sa tête qu’il est en train de se faire sermonner parce qu’il a arrêté un visiteur en transit. Il me rend mon passeport sans l’ouvrir. Il m’indique que c’est par là que ça se passe en me montrant la route. Je constate que la voiture blanche qui entretemps nous a dépassé est garée sur la droite. Elle ne me lâchera plus jusqu’à la fin.

Sur les 25 derniers kilomètres, c’est plutôt vallonné pour arriver au Xian autonome kazakh de Mori. Nouvelles formalités compliquées au desk de l’hôtel. Obligé semble-t-il de référer à la police. Police qui débarque. Et donc après avoir présenté mon passeport deux fois au desk, voilà que je dois le présenter de nouveau au policiers. Qui en font des photos, qui me prennent en photo. Je l’avoue aujourd’hui j’en ai un peu ma claque. De ces contrôles à répétition. Qui vont jusqu’à 5 par jour.

Je suis arrivé à l’hôtel à 17h30 et j’ai positionné le vélo pour qu’il puisse charger. Sam arrive une petite heure plus tard. Il a fait une embardée. Dans un trou sur la route peu visible à cause de l’ombre des arbres. Heureusement, le vélo est encore en état. Une petite réparation suffira.

Avec tout ça, on est presque au premier millier de kilomètres en Chine.

Photos sur Polarsteps


Commentaires

Une réponse à “Soudeur, ça se dit comment en chinois ?”

  1. Avatar de Ilana Sadowsky
    Ilana Sadowsky

    Votre périple est tout à fait passionnant, avec une espèce de suspens comme dans les romans d’aventures…

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