Vent et émotions

15 juillet

Hier soir, avec l’intention de me coucher tôt, je termine mes publications pour 22h30. C’est le moment que choisit Sam pour m’indiquer que, comme le chargeur rapide ne fonctionne plus, et que par ailleurs, il doit subir un traitement de santé, une injection tous les 15 jours, et qu’il y a un doute sur la bonne conservation de la dose qu’il a emmenée avec lui, qui est conservée dans un tout petit frigo, branché en continu sur les batteries, il va arrêter de m’accompagner. Pour ce qui concerne le chargeur, en livrer un nouveau, ça demanderait 3 à 5 jours, et il estime que le mien, qui est un chargeur lent, ne permettra pas, chaque soir, de recharger les deux vélos. En effet, si son chargeur est un 30Ah, le mien est un 3Ah. Il faut donc 10 fois plus de temps.

Cette nouvelle me secoue, évidemment. Je quitte la chambre pour marcher un peu, et pour encaisser le coup. En fait, je savais qu’à un moment donné, je me retrouverais seul en Chine. C’était censé être début août. Dès lors, j’ai l’impression de ne pas être prêt à gérer les choses, puisque beaucoup d’entre elles sont prises en charge par Sam. La réservation des hôtels, etc. Je me mets donc en contact immédiatement avec Aurélien, afin de l’informer de la chose, et du fait que je vais devoir compter beaucoup plus sur eux, dans le cas de difficultés, ou pour des démarches que je ne parviens pas à finaliser moi-même. Il me dit que, bien évidemment, ce sera le cas. Il me conseille de reprendre contact avec l’ambassade de Chine à Bruxelles, afin que les autorités de la province dans laquelle je viens d’entrer, la province de Gansu, soient informées.

Je joins Joëlle au téléphone. Je marche un peu, en continuant à réfléchir. Il est plus de minuit lorsque je rejoins ma chambre. Sam dort déjà, mais il ouvre un oeil, pour me montrer que le chargeur refonctionne. Effectivement, il est en train de finir la recharge de son vélo, qu’il a l’habitude d’emmener dans la chambre. Il aurait utilisé la manière forte. Voilà donc un problème de réglé, et la question de l’injection ne le sera qu’après un appel à l’hôpital de Guazhou, demain. Dans mes réflexions, j’avais décidé de rester un jour de plus à Guazhou, pour bien préparer la suite, sachant qu’il n’y a plus l’échéance du 30 juillet pour le départ de Sam, qui souhaite qu’on soit arrivé à Xi’an. Je peux revenir complètement à mon propre rythme. S’il revient sur sa décision, je compte de toute façon lui demander qu’on reste à Guazhou demain. Je ne parviens pas à m’endormir avant 2h du matin, et la nuit n’est pas très bonne, d’autant que j’ai l’impression qu’un problème dentaire apparaît. Et j’ai les voies respiratoires supérieures encombrées. Je m’éveille après 9h, et on se succède au petit-déjeuner. Lorsque je revois Sam, il me dit qu’il est fatigué, et dès lors, on se recouche. Première sieste de la journée, 1h30 jusqu’à 11h30.

À ce moment-là, il me propose de continuer et de régler la question de l’injection dans deux jours et qu’on fasse aujourd’hui une demi-étape. En effet, ayant découvert une nouvelle route toute récente, il y a, sur ce chemin, possibilité d’un hébergement alors qu’au départ, on pensait qu’il faudrait faire les 146km pour l’atteindre. Je marque mon accord pour cette division en deux de la première étape. 70km, on n’a pas de problème de recharge avec une capacité suffisante, et ça prend 3h. C’est tout à fait raisonnable.

Après le repas, auquel je peux à peine toucher, après avoir pris des médicaments dans une pharmacie, il est 14h lorsqu’on s’élance. La première partie se passe dans une plaine fertile, où on voit énormément de champs et d’ouvriers dans les champs. On en voit parfois à 6 ou 7 dans les moto-bennes électriques qui sont monnaie courante ici. On croise un cyclo-voyageur, et puis plus loin, un groupe de trois. Après cette zone fertile, on se retrouve de nouveau dans le désert. Et si les arbres ont permis d’atténuer le vent extrêmement fort qui vient du sud de notre droite, puisque nous allons vers l’est, une fois entré dans le désert, on le prend à plein. Et il faut envoyer beaucoup de watts pour avancer. Après 43km, il en reste 30. Sam qui est devant moi s’arrête. Il a reçu un coup de fil de l’hôtel. J’ai oublié mon bloc multi-prises avec tous les câbles pour la recharge des smartphones et de la montre. On décide donc que je m’arrête là et que j’attends un taxi qui va me les ramener. 43km et retour pour un coût de 150 yuan, soit un peu moins de 18 euros. Sam a déjà rejoint la localité de destination, et je me remets en route a 17h. Toujours le vent fort, mais un peu de soleil. J’arrive à destination, il ne m’en aurait pas dallu plus aujourd’hui… Au passage j’observe une centrale nucléaire entourée d’éoliennes, et le style des maisons d’ici, un palissade extérieure en dur, avec une mosaïque au dessus de la porte, ouvrant sur une cour où se trouve le logement

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