21 juillet.
Pendant qu’on est en jour férié au pays, moi je suis au turbin. L’étape du jour, c’est tout simple. 56 km de montée, puis 56 km de descente. Je m’élance une nouvelle fois sur la G312. Son état est correct, si ce n’est quelques boursouflures d’asphalte causées par les camions, qui sont un peu plus nombreux aujourd’hui. Je croise un cyclo avec une remorque sur lequel il y a un petit panneau solaire. Et je longe de nouveau des fragments d’une des grandes murailles.
Il fait super beau, pas un nuage dans le ciel, mais il y a un vent terrible d’est, donc de face. Je dois envoyer des watts pour conserver un rythme correct. Je fais une pause au 30e km au moment où la montée va devenir un peu plus raide. Cela me permet de filmer l’ensemble des montagnes qui se trouvent tout autour de moi. Plus ça monte et plus elles vont se rapprocher. L’une ou l’autre voiture ralentit à ma hauteur. C’est le cas de celle d’une famille avec enfants qui me filme depuis l’arrière. Voiture avec des personnages, comme on en voit souvent, sur le toit. Ici ce sont des Spiderman. Je dépasse un cycliste qui se trouve sur un vélo électrique de petite taille. Très loin dans la montée, un couple qui m’a suivi puis qui s’est mis à ma hauteur a pris de l’avance et s’est arrêté. Nous avons l’occasion d’un peu converser, prendre l’une ou l’autre photo. Sur la portière de leur voiture, il est indiqué « Visit China ». En vue du sommet, les montagnes sont toutes proches et je commence à voir les éoliennes. Il n’y a pas de doute, le vent est de face.
J’arrive au sommet à presque 2600 m d’altitude après 850 m d’ascension. Je fais une halte dans la station service qui se trouve tout au début de la descente pour boire, me restaurer et me reposer un peu. Deux jeunes chinois qui me suivaient tournent également, ce qui nous donne l’occasion d’une conversation et d’une photo.
Une fois passé le sommet, j’ai eu le tort de dire « ça y est, la journée est faite, plus qu’à se laisser descendre ». Une fois sur le parking de la station, je me rends compte que je n’ai plus d’assistance sur la roue arrière. Le cyclanalist, l’ordinateur de bord, indique effectivement 0 W de puissance et indique même que les batteries sont complètement vides, ce qui est faux. Puis voilà que l’ordinateur de bord s’arrête. Je décide de d’abord manger et boire et lorsque je reviens au vélo, le cyclanalist est de nouveau allumé. Cela me permet de vérifier que malgré le fait que j’ai envoyé un grand nombre de watts pendant une longue période dans la montée, le moteur n’a pas chauffé. Effectivement, un maximum de 55 degrés, sachant qu’il est déjà redescendu à 36: il n’a pas surchauffé. J’envoie un message à mon vélociste à Martigues pour essayer de comprendre la panne. J’enlève et je remets tous les branchements sans effet. Comme ça descend, je décide de m’élancer et de me satisfaire du moteur pédalier lorsque la vitesse sera inférieure à 25 km heure. Avec ce vent, il faut de toute façon pédaler dans la descente. Je n’ai même pas le temps de photographier des cyclos qui arrivent en face, qui ont tellement de vent dans le dos qu’ils passent très très vite. Au début de la descente, je vois mon premier accident. Un camion est couché sur le flanc à droite de la bande d’arrêt d’urgence. Il y a une moto à côté et le chauffeur semble être là, bien vivant. Je m’arrête une seconde fois, j’enlève et je remets tous les branchements, pas d’amélioration. Je continue à descendre. Je m’arrête une troisième fois et là, je décide d’intervertir les branchements sur le multiconnecteur. J’inverse les connexions des deux moteurs et voilà qu’ô miracle, tout refonctionne normalement. J’espère que ça va tenir. Je continue la descente et puis j’arrive à un moment donné où le GPS m’indique de prendre à gauche. En effet, en face, la G312 est barrée, visiblement en reconstruction. Je suis inquiet parce qu’à gauche, c’est l’entrée de la G30, l’expressway interdite au vélo. Mais il y a une deuxième route. En zoomant sur le GPS, je la vois plus clairement. Je m’y engage donc. Je comprends que c’est un contournement qui a été fait pendant les travaux. Ce n’est pas vraiment une route. C’est un chemin, pire que celui à l’entrée du Kazakhstan, fait de cailloux, de terre, non égalisé, non damé. Sauf à un endroit où je peux lâcher le guidon d’une main pour filmer. Circonstances aggravantes, il y a des véhicules, des voitures, des camionnettes et des camions dans les deux sens. Bien sûr, pressés et donc qui dépassent. Ce sont quatre kilomètres épouvantables. Au petit trot, malgré ça, tout tremble sur le vélo. Et la poussière soulevée par les autres véhicules me recouvre et j’en mange un paquet. À la sortie, une fois retrouvé l’asphalte, je me gare sur le côté pour boire, essayer de me laver un peu le visage et récupérer. Je finis par arriver à ma destination, après 112 kilomètres, et je rejoins mon hôtel avec satisfaction.
Voilà qui termine une série de 7 jours. Demain et après-demain, ce seront des demi-journées, permettant donc d’avoir deux demi-jours de repos.
Photos sur Polarsteps.
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