10.000 bornes !

26 juillet

Mes deux compagnons et moi nous nous retrouvons à 9h30 à l’hôtel pour le départ. Avant cela, j’ai pris mon petit-déjeuner, et aujourd’hui ce n’est pas un buffet, le plat est imposé, c’est la spécialité de Lanzhou, nouilles au bœuf.

Hier mes compagnons de route m’ont rassuré: ce qu’ils veulent, c’est m’accompagner, a mon rythme !

L’étape commence par la traversée de la ville, qui compte 2.500.000 habitants, puisque nous sommes à l’ouest et que nous nous orientons vers l’est. Contrairement aux villes plus récentes, il n’y a pas de voie cyclable séparée, mais uniquement une voie cyclable d’un mètre cinquante sous forme d’une bande à droite des bandes de circulation. Bien évidemment, dans ce cas, elle sert à tout, à stationner, comme arrêt de bus, comme endroit pour décharger, et c’est le pire, comme endroit pour venir à contresens. La circulation en ville est dense, il y a donc une quinzaine de kilomètres assez sportifs. On a peu l’occasion d’admirer les bâtiments modernes ou anciens, tant il faut être attentif à tout ce qui surgit autour de vous. Je fais une fixation sur ceux qui viennent à contresens, je les appelle Marcel ou Marceline, et lorsqu’ils arrivent en face et que je les bloque, je leur parle en français. Ils sont très étonnés. D’habitude, tout le monde regarde devant soi et fait semblant de rien. Voilà qu’on s’adresse à eux, et en plus dans une langue qu’ils ne connaissent pas. « Marcel, tu sais que t’es à contresens ? » « Dis donc, Marceline, tu sais que tu roules à gauche ? ». Je vois leurs yeux écarquillés de surprise.

Après ces quinze kilomètres assez denses, on retrouve la G312. Cette nationale aura vraiment été le fil rouge de mon voyage. Je transforme d’ailleurs la chanson de Charles Trenet « Nationale 7 » en « G312 ». Ça fonctionne.

À Lanzhou, nous sommes dans un fond, et durant les deux jours qui viennent, nous devons passer dans une autre vallée, et donc aujourd’hui, ça grimpe. Je ne pouvais pas avoir tout le temps de la descente, comme durant les trois derniers jours. On emprunte d’ailleurs la « Climbing Lane ». La première montée, toujours en agglomération, est assez sportive. Il y a des travaux de réfection de la voirie, mais cette fois-ci, c’est bien sur la moitié de la route. Tout le charroi est donc dans un goulot, où il n’y a plus qu’une bande de circulation, où se trouvent les plus gros et les plus petits, les plus rapides et les plus lents. À un moment donné, on croise la L’Expressway, qui, elle, dispose de tunnels.

On a fait une première pause au tiers du parcours, vers le kilomètre 38, dans une station-service, pour quelques réglages mécaniques sur le vélo de Zheng. Nous nous remettons ensuite en route, et au kilomètre 57, pile à mi-trajet, nous nous arrêtons pour nous restaurer, et donc pour manger… des nouilles. On en profite pour faire une recharge des deux vélos non solaires de mes camarades. Quant à moi, je profite du bon ensoleillement, en cette chaude journée, pour quasi refaire le plein des batteries. Après la première grande montée, et puis la toute grande descente, on repart vers le haut, sur cette route où se croisent les plus petits, les mobylettes électriques, et les plus gros, les camions surchargés. Plus on avance, plus l’inclinaison se fait forte, au point qu’en vue du sommet, je suis plus rapide qu’un camion que je dépasse par la bande d’arrêt d’urgence. Arrivé au-dessus, je peux lever les bras, j’ai gagné la course. On fait un petit stop, avant de se lancer dans la descente, on commence par un tunnel, à propos duquel aucun des navigateurs vélos ne voit d’inconvénient à ce que nous passions, sauf qu’à l’entrée, il y a un panneau « interdit au vélo ». Heureusement on ne l’a pas vu.

Nouvelle petite halte à 17 km du but, quelques personnes s’attroupent autour du vélo, ainsi qu’un cyclo-voyageur chinois, que nous avons dépassé plus tôt. On croise une famille rassemblée pour une festivité, et on rejoint notre hôtel, sélectionné par David à Dingxi, après 114 km. Les vélos sont remis en charge pour demain.

Ce soir, nous avons une première célébration. J’ai en effet franchi les 10 000 km de voyage aujourd’hui, en cumulant les kilomètres roulés et les kilomètres de transfert. Je suis donc à plus de 10 000 km de mon point de départ.

Photo sur Polarsteps


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