25 août

Hier soir, nous avons fêté ma future grand-paternité, puisque bientôt, après Félix et Emma, un troisième petit-enfant m’appellera Papy Claudy… Barnabé peut-être.

Pendant le repas, l’orage s’est déclenché, mais la pluie a eu la courtoisie de ne perturber ni notre voyage aller, ni notre voyage retour du restaurant.

Ce matin, au lever, j’ai immédiatement une pensée pour ma maman, décédée il y a tout juste 20 ans. Cet anniversaire coïncide, elle qui était institutrice, avec un jour de rentrée scolaire, pour les enfants, les parents d’élèves et les enseignants de la famille.

Il n’y a pas de salle de petit-déjeuner dans notre hôtel, mais ils en fournissent malgré tout un à consommer dans la chambre. C’est ainsi qu’à l’heure demandée, soit 8h30, le robot de l’hôtel m’amène le mien.

En sortant de l’hôtel, la sensation du jour n’est pas une chaleur brûlante, mais une chaleur humide, l’impression d’entrer dans un hammam. Il fait, comme chaque matin, 35 degrés. Nous nous mettons en route, avec une sortie de ville parfaite, sur des voies réservées aux petits véhicules, d’où on peut observer les grands immeubles du sud de la ville. Puis, pour la première fois, voilà qu’apparaissent les plaques indicatrices mentionnant la ville de Shanghai, accessible par Expressway G42 ou la nationale G312, que je retrouve une nouvelle fois. C’est une nationale qui fait 5000 kilomètres. Depuis Shanghai jusqu’à Yining, dans le Xinjiang, je l’ai empruntée pour la première fois à Shihezi, au kilomètre 4418 puis a de multiples reprises. Et voici qu’à Changzhou, je serai au kilomètre 200. Elle m’accompagnera encore les derniers jours.

On le sent aujourd’hui, ça va être urbanisé non-stop. Et effectivement, l’espace devient cher et totalement occupé. Des usines, des entreprises, des immeubles de bureaux, des bâtiments publics, du logement, un peu d’agriculture quand c’est possible. Tout est occupé. À un moment donné, nous voilà le long d’un chantier de réasphaltage. Les voitures passent à gauche, les petits véhicules passent à droite. Mais la sécurité des travailleurs est toute relative.

Un peu après la mi-chemin, nous faisons arrêt dans une station service où nous pouvons prendre le frais, acheter des boissons froides et même une glace. J’y découvre un bel éventail. Nous sommes passés dans l’agglomération de Danyang, avec son lot de feux de circulation et de trafic de gros et petits véhicules dans tous les sens, avant de continuer sur la Nationale, en direction de Changzhou. Nous sommes vite dans les faubourgs et nous pouvons observer toutes sortes de bâtiments, tout en restant attentifs aux ambulants qui circulent devant nous pour installer leur échoppe. Nous passons à de nombreuses reprises des ponts au-dessus de cours d’eau, souvent navigables. En observant bien les immeubles, je suis frappé de l’omniprésence des climatisations, sans lesquelles la vie serait impossible dans les appartements. Les vieux immeubles non prévus pour cet équipement les ont reçus en ajout, tandis que les nouveaux immeubles ont un espace immédiatement prévu, souvent un petit balcon. Plus on avance et plus les immeubles sont imposants, et à l’approche de notre destination, une tour ayant une petite ressemblance avec la tour de l’Orient à Shanghai se présente devant nous.

Ma relation avec les Chinois est inchangée. De temps en temps, un jeune entame la conversation, veut communiquer, lève le pouce, mais pour les plus âgés c’est toujours un regard en coin, pour observer ce drôle d’attelage qui se trouve arrêté avec eux au feu rouge.

Nous rejoignons notre hôtel après 81 km. Le ciel s’est couvert, le temps est encore plus chaud, humide et lourd. Il y a maintenant 39 degrés, et dans l’après-midi, l’orage va de nouveau éclater. Mais malheureusement, sans rien changer après. L’hôtel que nous occupons se montre très accueillant dans les couloirs, mais malheureusement ne peut pas nous offrir la possibilité de recharge des vélos, que nous réglons avec le voisinage. Bonne nouvelle, il y a un petit espace couvert, où ils seront à l’abri de la pluie.

Pas besoin de chercher très loin le prétexte à la fête de ce soir. Ce jour, j’ai passé, tout juste, les 9000 km roulés.

Photos sur Polarsteps.