Le projet Bike2Shanghai

Je m’appelle Claude Brouir, un Belge originaire de Namur, actuellement résident d’Etterbeek, en Région bruxelloise, avec ma compagne Joëlle. Sexagénaire, je suis père de deux fils : Aurélien, infographiste vivant à Shanghai avec Alicia, et Romain, coordinateur administratif dans le secteur de l’économie sociale, résidant dans notre région natale de la Basse Sambre avec Charlotte et son fils Félix. Un fils « des ailes » et l’autre « des racines ».

Mon parcours professionnel s’est principalement déroulé dans le secteur à profit social, incluant le monde associatif, les institutions publiques et la politique, à l’exception de quatre années consacrées au commerce dans le tourisme fluvial.

Passionné de cyclisme depuis 2004, j’ai d’abord pratiqué individuellement pour des raisons de santé, avant de rejoindre les clubs de Marchovelette et « La Roue Libre » à Beauraing. Le vélo est également devenu mon mode de transport quotidien, notamment lors de périodes sans voiture, utilisant un vélo pliant pour mes déplacements.

En 2017, j’ai découvert le vélo électro-solaire et assemblé mon propre modèle pour entreprendre, en 2018, un périple de 5 000 km reliant les capitales des six pays fondateurs de l’Europe (voir EFS Tour). Depuis, j’ai intégré la communauté des « Géo Trouvetou » du « SunTrip« , participant à divers rallyes à travers la France, l’Europe et le monde, notamment le prologue du SunTrip Europe en 2021, un voyage parallèle au SunTrip Alpes en 2023, et la seconde édition du SunTrip Chine fin 2024, marquant ma première découverte de ce pays.

J’ai choisi de repartir à vélo, parce que c’est une manière de voyager qui me ressemble : faire un effort physique, respirer le grand air, emprunter les petites routes, découvrir les paysages et les lieux à un rythme lent… Prendre le temps, tout simplement. Et surtout, prendre le temps des rencontres, de celles qui se font au hasard des étapes, sans filtre ni précipitation.

Le but de ce voyage, c’est d’atteindre Shanghai pour rendre visite à mon fils aîné. Un périple d’environ 130 jours, dont 110 passés sur la selle.

Je vise les 10 000 kilomètres roulés, en ajoutant 2 000 kilomètres de transfert (1 000 déjà prévus en Europe, et 1 000 à utiliser si nécessaire en cas de retard), réalisés en camionnette de location ou grâce à l’entraide sur la route, en mode “truck-stop”. Mon vélo, lui, ne peut ni prendre l’avion, ni monter dans un train.

Le départ est prévu le 19 avril 2025 à Bruxelles, avec un passage par Namur le 21 avril, et une arrivée attendue au plus tard le 31 août 2025 au Consulat de Belgique à Shanghai. Je resterai ensuite sur place jusqu’au 20 septembre, pour profiter de cette ville qui m’attend… et de mon fils, surtout.


Pourquoi ce voyage ?

En 2017, un cancer est venu bouleverser ma vie. Aujourd’hui en rémission, j’en retiens une chose essentielle : ne pas attendre. Ne pas remettre à plus tard ce qui compte vraiment, à « quand on sera à la retraite », parce qu’on ne sait jamais si on aura encore la santé ou l’énergie pour le faire.

Alors, je saisis l’opportunité de la fin de mon engagement professionnel, le 14 août 2024, pour m’offrir une année un peu à part. Une parenthèse, oui, mais pas une pause : avant le départ, je prépare activement la suite, je me forme, je pose les bases d’une nouvelle activité. Et surtout, je me lance dans ce projet de voyage, avec l’envie qu’il ait du sens – pour moi, mais aussi pour d’autres.

Un voyage personnel, mais pas égoïste. J’ai envie qu’il soit porteur de quelques messages qui me tiennent à cœur :

Soutenir un monde plus vert

En choisissant un mode de déplacement doux, en roulant à l’énergie solaire, en dormant chez l’habitant plutôt qu’à l’hôtel, je veux montrer qu’il est possible de voyager autrement. Que notre façon de consommer, d’utiliser les ressources, peut être plus sobre, plus consciente. C’est aussi une manière de prolonger mes engagements passés dans le monde politique, au sein de la famille verte.

Réveiller les consciences sur le lien entre santé et environnement

Notre mode de vie nous rend malades. Produire toujours plus, à moindre coût, ça pollue notre air, notre eau, notre terre, et ça finit dans nos assiettes, nos poumons, nos cellules. Prendre soin de soi, c’est aussi interroger notre modèle de consommation. Et ça commence par des choix, même petits.

Soutenir la recherche et l’accompagnement contre le cancer

Le cancer ne nous a pas épargnés, Joëlle et moi. Elle a été touchée deux fois par un cancer féminin, moi par celui qu’on qualifie de « classique » chez les hommes. Ce voyage, je veux qu’il serve aussi à ça : lever des fonds pour des projets d’accompagnement concrets, humains, utiles.

Pour les cancers masculins : « Re-source« , une initiative qui soutient les hommes avant et après une intervention, pour ne pas traverser la maladie seuls.

Pour les cancers féminins : « 100 kms au-delà« , un projet qui invite à marcher pour se reconstruire, physiquement et mentalement, un pas après l’autre, vers soi.


Comment ?

Toujours sur un vélo électro-solaire… mais en version revisitée.

Tricycle de la marque tchèque Azub, modèle Tricon 26 de 2020. Equipé par et avec GrinTech Europe de :

  • Un moteur roue (arrière) RH212, utilisé sur le plat, avec régénération en descente et un moteur pédalier Bafang, comme appoint en montée
  • Deux batteries 48v 21Ah
  • 2 panneaux solaires pour un total de 260 Wc

Remorque bagagère Burley Flatbed, sur laquelle est installée un toit composé de 2 panneaux solaires pour un total de 240 Wc, portant la puissance solaire théorique totale à 500 Wc.

Cette fois, je pars avec un modèle plus léger, monoplace, et équipé d’une remorque solaire qui embarque l’essentiel… dont une tente-lit surélevée pour les nuits à la belle étoile. Avec les bagages et le matériel, l’ensemble reste un vélo lourd, taillé pour l’endurance plutôt que la vitesse.

Pour tenir la cadence — environ 100 kilomètres par jour, 6 jours sur 7, pendant plus de 4 mois — j’ai bien sûr une assistance électrique. Mais pas question de dépendre d’un réseau électrique aux sources parfois douteuses. Le vélo est donc entièrement autonome : ses quatre panneaux solaires rechargent les batteries en continu, avec une énergie 100 % verte, fournie directement par le soleil.

Un itinéraire flexible, guidé par le rythme du corps et des rencontres.

Contrairement à mon premier grand voyage où tout était minutieusement planifié, cette fois, je pars avec une boussole plutôt qu’un agenda. Il y a une trace, un cap, une moyenne à tenir… mais chaque étape sera façonnée par l’instant : la météo, la forme du jour, les paysages, les imprévus — et surtout, les rencontres.

Si un retard se profile, j’ai prévu des solutions : quelques transferts motorisés ponctuels, pour garder l’objectif en ligne de mire sans pression inutile.

Dormir chez l’habitant, autant que possible.

L’hébergement fera aussi partie de l’aventure. Chaque soir, je chercherai un toit — ou une tente — grâce à des réseaux d’entraide et d’accueil :

  • Warmshowers pour les cyclotouristes,
  • Couchsurfing pour les voyageurs,
  • Servas, pour la paix entre les peuples,
  • les membres des partis verts dans les pays traversés,
  • et parfois des logements simples via Airbnb ou autres plateformes à petit prix.

Et quand l’accueil ne sera pas au rendez-vous, j’aurai toujours ma tente dans la remorque : un petit coin de calme, planté là où la nature l’autorisera.