31 mai

C’est une journée importante pour Anton Sazonov, le responsable de Vélo-Russia, puisqu’il organise aujourd’hui une espèce de colloque concernant les aménagements cyclables dans différentes villes de Russie. Ce colloque reçoit le soutien de la ville d’Ufa, dont le jeune maire de 35 ans est une personnalité complètement ouverte à la pratique du vélo.

La journée commence par un petit déjeuner en comité restreint à l’invitation du maire, une douzaine de personnes, dont plusieurs représentants venus de villes russes, ainsi qu’une parlementaire du Parlement de Bashkirie, qui est aussi coprésidente du Parti Vert Russe.

À dix heures commencent ensuite les travaux, deux heures et demie d’exposé non-stop, dont j’essaye de saisir un maximum d’informations, grâce au support projeté et à l’aide de la traductrice présente à mes côtés.

En jouant du traducteur sur le programme détaillé de la journée et en passant ligne par ligne, je me rends compte que je suis au menu et qu’une intervention de ma part est attendue. Il me reste le temps de deux intervenants qui passent avant moi pour préparer quelques éléments dans une certaine improvisation.

Cette matinée est donc une matinée de réseautage entre des politiques, des techniciens, des responsables d’administration, qui sont tous en charge et motivés par la question des aménagements cyclables. Néanmoins, on sent bien qu’on est aux prémices des réflexions et des mises en œuvre à un niveau qui correspond à celui d’il y a trente ans en Europe. On parle d’espace laissé au vélo, mais surtout pour le loisir, la promenade et un peu pour les déplacements en ville. Mais on est loin des notions de rue cyclable, de sens unique limité ou d’une journée complète sans voiture dans la ville entière. Le fait de fermer à la circulation pour l’événement de ce dimanche dix kilomètres de voirie en ville est déjà une « importante concession ».

Après cette matinée de travail, une nouvelle assemblée en petit comité me permet de découvrir le développement Smart City de la ville d’Ufa. Un million cent mille habitants comme Bruxelles, mais une seule entité de gestion. La répartition en district n’étant pas du tout la même que celle en 19 communes. Je découvre ainsi le centre névralgique de gestion de la ville dans toutes ses dimensions, dans une salle qui peut se transformer en cas de problème majeur en centre de crise. Elle est équipée de toutes les fonctionnalités les plus modernes et permet d’avoir à l’œil le niveau des cours d’eau, la circulation et les accidents, et un tas de paramètres. De voir en direct l’ensemble des interpellations des citoyens sur des tas d’éléments avec immédiatement géolocalisation, photos de la problématique, etc. Après cette séance d’information, nous nous retrouvons dans un restaurant de cuisine turque.

Il fait chaud avec plus de 30 degrés et surtout lourd ce samedi. Et à l’approche d’orages, je renonce à rejoindre un groupe qui part en balade à vélo cet après-midi. Je consacre plutôt à préparer les deux présentations que je dois faire demain, l’une sur le podium de départ du défilé « 1000 cyclistes » dont le pronostic vient de passer à 30 000. Et une présentation de mon projet qui aura lieu demain à 17h qu’il me faut traduire en anglais pour la fournir à mon interprète qui elle me traduira en russe.

Le séjour à Ufa est bien plaisant mais il commence à me sembler long. J’ai envie de continuer à avancer sur ma route, ce qui sera le cas après le transfert de lundi jusqu’à Kourgan.

Photos sur Polarsteps