Ufa soucieuse de ma sécurité !

30 mai

Au lever, j’ai une pensée pour maman qui aurait eu 86 ans aujourd’hui. Et je me demande ce qu’elle aurait bien pensé de ce voyage.

Après le petit déjeuner, je me mets en route pour me rendre chez Véloterra pour finaliser l’entretien du vélo. J’ai à peine quitté l’hôtel que j’entends quelqu’un qui court derrière moi et des sifflements. Je m’arrête. C’est un joggeur qui me fait comprendre qu’il voudrait que je le suive. Je me retrouve sur une petite place où ils sont une cinquantaine en tenue de sport, face à un podium où il y a quelques discours, ce qui n’empêche pas les uns et les autres de venir près de moi pour des photos ou des selfies. Puis à un moment donné, je comprends que c’est moi qu’on appelle. J’adresse donc quelques mots sans vraiment savoir qui sont ces gens, ce qu’ils font et pourquoi ils sont là. Je participe ensuite à dix minutes d’échauffement. Puis j’indique que je dois partir.

J’arrive chez Véloterra et une fois que j’ai indiqué qui je suis, la caissière monte chercher le patron à l’étage. Celui-ci me demande de quoi j’aurais besoin. Je lui indique que je ne suis pas spécialiste, donc que j’aimerais qu’il y ait un regard extérieur sur les éléments mécaniques du vélo, les vitesse, la transmission, la chaîne, les freins, mais surtout que j’aimerais remplacer l’éclairage avant qui a rendu l’âme. Directement, le patron me dit qu’effectivement, depuis qu’il a entendu parler de mon voyage, il m’espère en sécurité et il aimerait renforcer ma visibilité. Dans ce magasin, il n’y a pas de vélo électrique, donc pas d’éclairage avant qui soit raccordé comme le mien. Il me propose donc un éclairage extrêmement puissant à recharger par la connexion USB. À l’arrière, mes feux rouges fonctionnent, mais il voudrait quelque chose de plus fort, et il va me montrer sur sa camionnette des feux clignotants particulièrement puissants. Il me dit qu’il doit avoir une deuxième barre comme celle-là, et effectivement, il la trouve. Quelques petits aménagements, et la voilà placée sur le vélo. Néanmoins, elle n’est pas raccordée parce que je sors du courant à 48 volts, et l’équipement en question supporte maximum 30. Il faut donc un convertisseur. Comme il doit partir, il m’indique de revenir demain, et qu’il va envoyer quelqu’un de chez lui acheter l’équipement. Je lui demande à tout hasard où se trouve le magasin, et il se fait que c’est à 400 mètres de l’hôtel où je réside. Je remercie et je paye ma facture, 40 € pour l’éclairage avant, l’éclairage arrière, l’intervention de main-d’oeuvre sur le réglage des freins et de la transmission, et je me mets en route vers le magasin pour acheter le transformateur 48-12. Je joue du traducteur pour me faire comprendre, ce qui n’est pas facile. J’invite donc le vendeur à sortir, et je lui explique sur le vélo: il comprend mieux. Il est très étonné parce qu’il y a quelqu’un qui m’attend qui lui demande de faire des photos de lui et moi avec le vélo. On rentre dans le magasin, on va à l’étage. Le magasin est une véritable caverne d’Ali Baba, pour tout ce qui est électronique. Et effectivement, on me sort un composant, et on m’indique qu’il faut souder de ce côté-là, ça c’est l’entrée, il faut souder de l’autre côté, c’est la sortie et il faut mettre dans un boîtier. J’explique que moi je viens de Belgique, que je suis à l’hôtel, et que je ne saurais pas faire ça. Je leur demande s’ils n’ont pas un boîtier tout fait avec le convertisseur et les fils d’entrée et de sortie. Visiblement non, mais il y a tout ce qu’il faut pour le faire. Dès lors, on va dans un autre rayon chercher le boîtier, et on revient au comptoir initial, sur lequel il y a un fer à souder, de la soudure, il prend deux fois deux fils, et en quelques minutes, mon boîtier est complètement assemblé et testé. Je paye pour toute l’opération, fourniture et main d’oeuvre, 4,80 euros. Le vendeur me demande si on peut faire un selfie, devant le vélo, avant que je parte. Je ne suis plus à un près. Je rentre à l’hôtel et je me mets donc à l’ouvrage, pour faire les raccordements. Ce qui n’est pas tout à fait simple, vu le peu d’espace dans mes petites boîtes de dérivation, mais finalement j’y arrive, et cela semble particulièrement efficace. Je me dis que je vais tester la robustesse du système, et la fabilité de mes connexions, en allant rouler. Je décide de descendre, jusqu’au bord de la rivière Oufa, afin de réaliser la vidéo que les chinois de la province de Jangsu, m’ont demandé. Le navigateur vélo, m’emmène par des routes en gravel, des pistes cyclables improbables, le vélo est donc secoué dans tous les sens, mais visiblement tout tient. Après la vidéo, je rentre, pour réaliser le montage. Entre temps, je me suis fait interpeller à de multiples reprises par des passants alors que je suis au feu rouge, par des gens qui viennent au bord de la rivière, alors que je suis installé pour enregistrer ma vidéo. J’ai même la surprise d’entendre, à deux reprises « Claude » comme si on était à Namur, alors qu’on est dans une ville d’un million d’habitants. Un monsieur déjà rencontré précédemment, et un autre, qui m’a vu sur les réseaux sociaux, et qui a retenu mon prénom.

Ce cinquième jour à Ufa, se termine. Demain et dimanche, ce seront mondanité et parade.

Photos sur Polarsteps