7 juin.
Il est 7h30 quand le réveil sonne et je dois dire que mon corps a enregistré que c’était un jour de repos. L’heure lui semble bien hâtive. Petit déjeuner et à 8h on se met en route avec Alexei et son ami Anton pour rejoindre le grand rassemblement de vélos de la ville de Omsk, annoncé sur l’affiche à 9h. Néanmoins j’ai largement le temps de faire une première grande sieste sur mon vélo puisqu’il sera seulement 10h40 lorsque le départ sera donné. La foule de sans doute 5000 cyclistes est répartie en 3 groupes, les rapides en rouge, les moyens en bleu et les lents, souvent avec des enfants, en blanc. Je me suis mis dans le groupe du milieu pour aller à mon aise et pouvoir prendre des photos. Je peux donc capturer un certain nombre de beaux endroits et de beaux bâtiments de la ville de Omsk, même si la majorité du parcours se fait sur une voie que l’on fait dans un sens puis dans l’autre le long du cours d’eau, qui n’est pas d’un grand intérêt.
Je retrouve Alexei et Anton qui roulaient dans le groupe des rouges et ils me présentent Tamara, journaliste avec laquelle j’ai rendez-vous, ainsi que Yevgeny qui est le caméraman qui m’a filmé et refilmé sous toutes les coutures pendant toute ma balade. Nous nous éloignons de la foule et du bruit pour l’interview. Le soleil du matin a laissé la place à un ciel couvert et voilà qu’il commence à pleuvoir. Ce matin j’ai regardé ma sacoche avec mes équipements de froid et de pluie et je l’ai laissé négligeablement au logement, vu le soleil vu par la fenêtre. A l’issue de l’interview, Tamara me remet un bracelet porte-bonheur fait de petites pierres naturelles pour me protéger pendant mon voyage.
Nous nous rendons ensuite au magasin de vélo de Eldar, une autre connaissance de Stéphane Maillard, le français qui m’a filé ses contacts à Omsk, parce que je voudrais faire régler mon frein droit qui fait du bruit. C’est là que j’ai laissé la remorque dans le but d’y faire aussi un nettoyage de l’ensemble. Au moment de la raccrocher au vélo, grosse surprise, voilà que la soudure qui a été faite a l’ouest de la Russie début du mois de mai est cassée. C’est la fixation mécanique faite sur le bord de la route qui permet que la remorque tienne encore. Voilà qui change la donne. Alexei, Anton, le mari de Tamara et Yevgeny se lancent sur leur smartphone pour trouver un soudeur. Mais on est samedi. Jusque là, les démarches sont infructueuses. Eldar n’est pas présent parce qu’en déplacement en Suisse. Son personnel est là. Il m’a d’ailleurs vu au départ de la balade ce matin. C’est un autre Alexei qui s’occupe de moi. Comme la recherche de soudeur n’a pas l’air de fonctionner, on envisage une réparation et une consolidation mécaniques. On emmène donc le timon de la remorque à l’intérieur du magasin. Alexei trouve des pièces qui pourraient convenir. On sort la meuleuse, on découpe, on fore et on fixe. A la réflexion, sans doute qu’une nouvelle soudure aurait aussi subi une fatigue rapide. Ici, une fixation mécanique qui amène à avoir maintenant 3 épaisseurs est sans doute une meilleure solution. Seul l’avenir nous le dira. La réparation m’est offerte, tout comme le thé et la pizza que la collègue d’Alexei est allée chercher. Tamara, son mari et Yevgeny nous ont quittés plus tôt. On se remet donc en route avec Alexei et Anton, avec crochet au logement pour m’habiller plus chaudement, pour l’étape suivante, un passage au carwash. Alexei s’étonne un peu parce que le niveau de saleté de mon vélo est un état normal pour Omsk. Mais dans le but de pouvoir faire la vérification que je fais à chaque jour de repos, un nettoyage s’impose et rend l’inspection plus facile. Une fois le nettoyage fait, on peut enfin rentrer le vélo au garage. Je commence seulement ma révision.
Au final, il est 17h30 lorsque je rentre à l’appartement d’Alexei. On prend un repas et puis nous pouvons avoir une longue discussion. J’apprends que si Alexei est russe, son épouse Alla est ukrainienne. Ses parents vivent toujours en Ukraine. Ils ont ensemble un petit garçon qui s’appelle Ivan qui a 3 ans, né après le début de la guerre. Les grands-parents maternels d’Ivan ne l’ont donc jamais rencontré. Je n’ose imaginer comment serait vécue la situation si les Mamy, Mamylou ou Mamita que je connais se trouvaient dans cette situation.
Pour ça et pour des tas d’autres raisons, je leur souhaite vraiment un retour à une situation normale au plus vite.
Quant à moi, je vais essayer de finir cette « journée de repos » paisiblement parce que demain, c’est la reprise.
Photos sur Polarsteps
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