Panne d’hébergement

22 mai.

Au lever, j’ai la confirmation que le motel dans le village n’a été occupé que par moi. Rien n’a bougé. Je parviens à rester au lit jusqu’à 7h30, malgré le décalage entre l’heure et le soleil. En effet, nous sommes 1000 km à l’est de Moscou, mais toujours pas de changement d’heure. Dès lors, ici, le soleil se couche à 19h45 et il est debout à 3h15. L’avenir lui appartient. Je ne dois pas me laisser tromper lorsque, à mon habituel lever du milieu de la nuit, il fait déjà clair.

Je vais prendre mon petit-déjeuner dans le magasin juste à côté, qui a un petit coin équipé pour ça. Je suis en route à 8h30. Au début, la P139 est un petit peu encombrée, mais cela s’éclaircit rapidement. C’est nuageux, mais une couche de nuage pas très épaisse qui permet de laisser passer 150 watts solaires. J’avance à un bon rythme et je suis avant midi à hauteur du motel dont Ildus m’a envoyé les références. Mais il est à moins de 70 km, je décide donc de poursuivre. Ce motel devait remplacer celui que j’avais pointé à 100 km, qu’Ildus a appelé et qui semble fermé. Je décide d’aller jusque-là pour prendre mon repas et vérifier qu’il n’y a vraiment pas moyen de loger. Il est 13h30 lorsque j’arrive. Bien qu’il soit répertorié sur Yandex, le Google russe, et qu’il y ait une pancarte motel, on m’indique que l’activité n’a plus lieu. Je mange donc chez les voisins et j’ai confirmation qu’il n’y a pas de logement possible avant la ville suivante à 70 km. J’en ai déjà 95 au compteur, je n’imagine pas aller jusque-là. Il y a un gros village 6-7 km plus loin, je le rejoins et j’arpente les différentes rues sans voir pratiquement âme qui vive. Finalement, trois ouvriers en train de faire une clôture devant une nouvelle demeure me permettent de faire ma demande de trouver un hébergement pour la nuit. Malheureusement, ni eux, ni la voisine qui est arrivée ne veulent comprendre ma demande et me parlent surtout d’hôtels ou de motels qu’il n’y a pas dans la région. Je me remets donc en route et j’avise un nouveau village d’importance. Je suis déjà au kilomètre 125 et juste au croisement à droite, il y a une grosse station-service. J’y fais une pause pour un traditionnel latté et un petit goûter. Puis je réfléchis, une station-service, c’est ouvert toute la nuit, c’est surveillé, il y a moyen de se restaurer, il y a des toilettes, il y a de l’électricité. Je demande si je peux planter ma tente à proximité, ce qui m’est accordé, mais pas sur le territoire de la station, juste à côté. Je peux donc m’asseoir dans le coin repas du shop, faire une recharge complémentaire du vélo et avoir ainsi un lieu pour passer la soirée.

La région que j’ai traversée est différente de ce que j’ai vu précédemment. Fini les bois, beaucoup de champs, mais surtout de façon de plus en plus intense, des puits de forage gaziers et pétroliers. Et puis bien sûr, toujours ces belles églises et mosquées. Le Tatarstan étant à la fois chrétien orthodoxe et musulman.

J’aurais pu éviter la ville de Chistopol parce que la nationale la contourne, mais j’ai choisi d’y aller parce qu’il m’était référencé un musée du vélo. Je me rends donc à l’adresse indiquée, il y a là au moins 5 guides pour faire visiter le musée, je suis très étonné. En fait, on me dit qu’il faut que je visite rapidement parce que dans 10 minutes, un gros groupe va arriver et c’est pour ça qu’il y a autant de guides. Après être passé aux toilettes, j’avise un vélo en bois que je prends en photo. Et on me montre l’escalier, je crois découvrir le reste du musée du vélo à l’étage. Mais à ma grande surprise, c’est surtout un musée des traditions et du folklore local. Je redis que je cherche le musée du vélo et on me dit, eh bien, c’est le vélo que vous avez pris en photo. Je laisse donc les 200 roubles comme soutien à la culture locale, je sors du musée et je me remets en route. Juste avant de voir l’annonce pour un musée de la bière !

Même si le camping sera une première, je suis content d’être posé ce soir après une journée où il a fallu beaucoup d’attention. La P139 est moins fréquentée, mais dès lors, on y roule très très vite. Je dois donc être aux aguets dans mes rétroviseurs car elle ne compte que deux bandes quasi sans dégagement. Et il y avait un peu de dénivelé, aussi.

J’espère une bonne nuit en camping. Au moins je n’aurai pas trimbalé tout le matos pour rien !

Photos sur Polarsteps


Commentaires

Une réponse à “Panne d’hébergement”

  1. Avatar de Benoît Dive
    Benoît Dive

    Je comprends mieux le terme roublard après avoir lu ce post sur le musée du vélo. 😀
    Bravo pour le soutien à la culture locale 😆