4 juillet.
Il est plus de 8 heures lorsque je m’éveille, les bouchons d’oreille me permettant d’être complètement imperméable à tout ce qui se passe à l’extérieur. Je n’ai pas entendu Sam se lever, il est déjà à la salle de bains. J’écoute mon corps pour voir ce qu’il a à me raconter. Il y a un fond de fatigue, mais il n’y a pas de douleur particulière et le mal de dos installé depuis 2-3 jours est plutôt en train de se résorber.
Petit déjeuner léger, puis c’est le cérémonial de départ qui pour ma part sera à 9h15, Sam décidant d’attendre et de partir plus tard. En démarrant, je dis à monsieur Zen que j’aimerais titrer ce soir « Un jour parfait ».
Je m’élance et les 5 premiers kilomètres se passent parfaitement, hormis de temps en temps ces fameux casse-vitesse qui portent bien leur nom de cassants. Puis après ces 5 kilomètres, stupeur, la bonne route part à gauche et devant moi c’est une route toute défoncée qui se présente. Je m’arrête et j’appelle Sam qui me dit qu’effectivement il y a 12 kilomètres de mauvaise route. Je ne vois pas d’alternative sur la carte, il faut donc bien s’élancer. Au début il y a encore un peu d’asphalte, puis ensuite il disparaît complètement et c’est une route totalement défoncée que je ne peux passer qu’à 8 ou 10 kilomètres par heure avec des trous énormes, des passages parfois scabreux à gauche ou à droite ou au milieu que je dois subir pendant non pas 12 mais 18 kilomètres. Au niveau décor on see croirait dans les dunes. Il est 11h30, nous sommes au kilomètre 22 de 150 et je n’ai pas du tout envie d’arriver aussi tard qu’hier. Je décide dès lors de pousser l’assistance un cran plus haut que d’habitude, au lieu de niveau 3 à 300 watts, je suis à niveau 4 à 400 watts, sachant que l’ensoleillement est très bon et que la recharge solaire est importante. Heureusement, à partir de maintenant, le revêtement est parfait, il n’y a pratiquement pas de circulation.Je peux donc tenir le 30 à 32 km/heure en permanence et petit à petit quitter la moyenne de 15 km/heure à laquelle j’étais au kilomètre 22.
Premier arrêt au kilomètre 50, après avoir observé un champ photovoltaique, je constate quelques dégâts suite au cyclocross de ce matin, je fais quelques réparations, quelques renforcements avec du tape ou des colsons. Je mange, je bois, je me remets en route assez vite parce qu’en roulant à 30 km heure il y a du vent, tandis qu’à l’arrêt la chaleur est déjà suffocante.
Après le kilomètre 60, changement de route, on est sur une deux voies sans véritable dégagement, beaucoup plus fréquentée notamment par des camions et de ce fait en moins bon état. Je prends ma place sur la route pour empêcher des dépassements sauvages qui me frôlent et cela se passe bien.
Au kilomètre 110, je fais un nouvel arrêt après avoir vu un jeune dans un très gros pick-up qui s’est arrêté, qui m’a demandé de venir, a ouvert toutes les portes, et voulait me donner une pastèque de 4 ou 5 kilos et comme je lui indiquais que c’était beaucoup trop lourd pour moi, il me proposait plutôt des tomates, j’en ai pris une, il m’a mis une douzaine d’autres dans un sac, de nouveau trop lourd, j’ai donc divisé le sac en deux et quand il a été parti, j’ai donné la moitié à un automobiliste de passage tandis que j’ai conservé l’autre moitié.
La troisième route est une quatre voies avec un très large dégagement, c’est totalement confortable. Plusieurs voitures s’arrêtent et je reçois des boissons, du thé ou de l’eau. Je continue à avancer à grande vitesse en faisant attention à ces feux particuliers, genre feux provisoires, qui ne sont installés qu’à 2 mètres de haut au milieu du carrefour et qu’il faut être très attentif pour voir.
J’arrive ensuite à Shihezi à à peu près 17h15 et je retrouve Alicia, la compagne d’Aurélien qui a décidé de faire le voyage vers le Xinjiang qu’elle n’a jamais visité pour y passer quelques jours et pour m’accueillir dans son pays. Elle m’offre une bouteille de vin avec l’étiquette à mon effigie, puis nous réservons un hôtel puisque le sien n’est pas équipé pour accepter les passeports des étrangers. Je prends rapidement ma douche et puis nous partons en ville où elle m’explique et me montre un certain nombre de choses avec passion. Entretemps, Sam qui était parti beaucoup plus tard et qui a eu une crevaison est arrivé à l’hôtel, je ne l’aurai donc pas vu de la journée. Nous nous rendons au restaurant et il nous y rejoint. Nous dégustons des spécialités de cuisine locale. Retour à l’hôtel pour la mise en charge des vélos. Un dernier échange intéressant avec Alicia avant de nous séparer.
Demain, nous partons sur Urumqi et nous nous retrouvons une nouvelle fois avec Alicia pour deux jours de visite de la ville.
C’était cool ces retrouvailles.
Photos sur Polarsteps
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